Au Soudan du Sud, le gouvernement d'unité nationale et de transition a annoncé le démarrage de la période de 24 mois qui vient prolonger la transition du pays vers des élections. Devenu indépendant en 2011, le Soudan du Sud avait sombré dans la guerre civile en 2013. Cette nouvelle " feuille de route " qui prolonge le statu quo sera-t-il respecté ?
Face aux accusations de manque de volonté politique, le gouvernement a tenté de démontrer sa détermination à avancer dans la mise en œuvre de l'accord de paix de 2018, et ce, alors que des chapitres-clé en restent toujours à leurs balbutiements. C'est le cas de la création d'une armée unifiée, ou encore de la rédaction de la Constitution du pays.
Devant un parterre de diplomates, de représentants de la société civile et de la presse, le ministre des Affaires gouvernementales, Martin Elia Lomoro, énumère les tâches en cours de l'accord de paix. Puis, un homme dans le public ose la question : " Que va-t-il se passer si cette feuille de route, à son tour, n'est pas mise en œuvre dans les temps ? "
C'est le porte-parole du gouvernement, Michael Makuei, qui lui répond : " Permettez-moi de vous assurer que cette fois, nous mettons l'accord en œuvre et nous organiserons les élections dans les temps. Notre appel à la communauté internationale est de reconsidérer l'embargo sur les armes. Pour moi, c'est un obstacle à la mise en œuvre de l'accord de paix. "
Lever l'embargo sur les armes
Selon lui, c'est cet embargo qui empêcherait de déployer les quelque 52 000 soldats des forces armées unifiées ayant complété leur formation en octobre 2022. " Le processus de création de la Constitution a commencé. Nous allons nous assurer qu'il est complété à temps pour organiser les élections ", a-t-il toutefois tenu à rassurer
" Ils ont parlé de l'ouverture de l'espace civique pour les partis politiques, mais je voudrais savoir si cela inclut la société civile et le public sud-soudanais en général, se questionne Wani Steven, un militant de la société civile qui a assisté à la conférence de presse. Par exemple, s'ils échouent à mettre en œuvre la feuille de route, aurons-nous la liberté de manifester, pourrons-nous descendre dans les rues pour leur demander des comptes sur la mise en œuvre de cette feuille de route ? "
Les mois de blocage concernant le partage du pouvoir au sein des commissions telles que la commission électorale pourraient être résolus lors du Conseil des ministres ce vendredi.