Le 22 février 2019 débutait en Algérie un important mouvement de contestation, le Hirak, d'abord contre la candidature du président Abdelaziz Bouteflika à un cinquième mandat, puis contre le système au pouvoir. Quatre ans plus tard, Patrick Baudouin, avocat et président d'honneur de la Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH) et président de la Ligue des droits de l'homme (LDH), s'émeut de l'attitude des autorités algériennes vis-à-vis du respect des droits humains.
À l'occasion du quatrième anniversaire du Hirak pacifique, un mouvement de contestation en Algérie, des organisations des droits humains ont tenu à Paris le 21 février 2023 une conférence de presse exposant la situation en la matière dans ce pays.
La dissolution récente de la Ligue algérienne pour la défense des droits humains (LADDH), après les différentes vagues d'arrestation de militants, conduit, selon les conférenciers, à une situation " à la fois terriblement dégradée et très préoccupante ". Des ONG et des militants ont appelé la communauté internationale à face à cette répression en Algérie.
" Utiliser le maximum de moyens de pression sur les autorités algériennes "
Patrick Baudouin, avocat et président d'honneur de la Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH) et président de la Ligue des droits de l'homme (LDH), est l'un d'entre eux. " À la suite du mouvement populaire du Hirak en 2019, un immense espoir s'était élevé de voir l'Algérie évoluer vers une démocratie. Or, on constate, principalement depuis quelques mois - même s'il y a déjà eu plusieurs vagues successives de répression en profitant d'ailleurs très largement de la crise sanitaire - un durcissement considérable de la part des autorités algériennes ", affirme-t-il au micro de Houda Ibrahim.
" C'est vraiment une situation qui nous préoccupe beaucoup et pour laquelle, il est indispensable que les sociétés civiles, les mouvements de droits de l'homme, mais aussi la communauté internationale essaient d'utiliser le maximum de moyens de pression sur les autorités algériennes pour que cesse cet acharnement à supprimer toutes les libertés essentielles d'expression et pour une confiscation en réalité du pouvoir et des intérêts économiques du pays entre les mains de quelques-uns au détriment du peuple algérien ", conclut Patrick Baudouin.