En Côte d'Ivoire, le parti de Laurent Gbagbo, récemment créé, intègre la Commission électorale indépendante (CEI), selon un décret présidentiel diffusé hier à la presse.
Le Parti des peuples africains-Côte d'Ivoire (PPA-CI), a désormais un représentant au sein de la commission centrale de la CEI, suite à un accord obtenu l'année dernière. Un signe d'apaisement du climat politique.
C'est Demba Traoré qui a été nommé pour représenter le PPA-CI à la Commission électorale. Il était l'un des vice-présidents de l'ancien parti de Laurent Gbagbo, le FPI, et un proche de l'opposant resté fidèle pendant son exil. La décision n'est pas une surprise. C'était le compromis accepté par le parti présidentiel à l'issue du dialogue politique qui s'est tenu début 2022. Un gage donné à l'opposition pour montrer la volonté d'établir une Commission électorale équilibrée, en vue de l'organisation des élections municipales et régionales d'octobre et novembre prochain.
Le deuxième nouveau venu à la CEI s'appelle Dan Jules Démonsthène, représentant du parti au pouvoir, le RHDP. La Commission a indiqué que les nouveaux venus devraient prêter serment devant le Conseil constitutionnel dans les jours à venir.
À huit mois des prochaines échéances électorales, toutes les grandes formations sont désormais représentées à la CEI qui compte désormais 18 membres : deux représentants du gouvernement, six de la société civile, neuf des partis politiques, dont cinq de l'opposition, et un représentant du Conseil supérieur de la magistrature. Joint par RFI, le porte-parole du PPA-CI, Justin Koné Katinan, a indiqué que le parti acceptait l'entrée de Demba Traoré au sein de la CEI. " C'est une victoire pour nous, a-t-il déclaré. Mais c'est une victoire d'étape, qui ne correspond pas encore aux attentes réelles de notre parti pour une Commission électorale indépendante. "
Pour garantir la neutralité de la structure, le PPA-CI estime en effet que la CEI doit être pilotée par une personnalité neutre. Une position que le parti d'opposition promet de continuer de défendre pour les prochaines échéances électorales.
Depuis la crise post-électorale de 2011, la question de l'indépendance de la CEI est régulièrement remise sur le tapis par les oppositions. Chaque grand parti tient à avoir son propre représentant à la Commission pour s'assurer de la régularité du processus électoral.