Selon le quotidien américain, Washington a prévenu les autorités tchadiennes d'un soutien de Wagner à des mouvements rebelles. Une menace qui est prise très au sérieux à Ndjamena.
Dans son enquête, le Wall Street Journal cite un haut responsable américain affirmant que " l'oligarque russe Evgueni Prigojine prépare activement la déstabilisation du gouvernement de transition tchadien ". Selon cette source anonyme, le patron du groupe paramilitaire russe a offert aux rebelles tchadiens un soutien matériel et opérationnel afin de faire tomber le gouvernement de Ndjamena.
Une opération qui pourrait inclure l'élimination du président Mahamat Idriss Déby, précise cette même source. Washington en a informé les autorités tchadiennes, indique le Wall Street Journal. Et l'avertissement est pris très au sérieux, précise une source africaine, également citée par le quotidien américain.
Dans l'article, le haut responsable américain ne cite pas nommément le Front pour l'alternance et la concorde au Tchad (Fact). Mais le journaliste du journal rappelle que le Fact a été en contact avec le groupe Wagner en Libye. Ils ont été stationnés sur la même base militaire de Jufra et ont combattu ensemble au côté du maréchal Khalifa Haftar pour renverser le pouvoir à Tripoli.
Le Fact nie tout lien actuel avec Wagner
Joint par RFI, Mahamat Mahdi Ali, chef du Fact, nie tout lien actuellement entre le mouvement rebelle et le groupe Wagner. " En ce qui nous concerne, au moment le plus opportun où c'était très facile et c'était très possible d'avoir des relations avec Wagner en avril 2021, lorsque nous pénétrions au Tchad, nous ne l'avons pas fait. Et je ne sais pas pourquoi on le ferait aujourd'hui ", lance-t-il.
Le chef du Fact revient sur la période où le mouvement a côtoyé les mercenaires de Wagner. " Nous sommes allés là-bas [en Libye, NDLR] pour contenir Daesh et ça s'est arrêté là, assure Mahamat Mahdi Ali. Quand nous sommes partis au Tchad, les Russes n'étaient même pas au courant. Nous ne les avons même pas avertis. "
Cette implication dans une tentative de déstabilisation d'un président en exercice, indique le Wall Street Journal, marquerait une nouvelle étape dans les activités du groupe Wagner sur le continent africain.