Un vent d'optimisme souffle sur le Zimbabwe grâce à la deuxième réunion de la plateforme de dialogue structuré sur l'apurement des arriérés et la résolution de la dette

24 Février 2023
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African Development Bank (Abidjan)
communiqué de presse

Le gouvernement zimbabwéen a franchi cette semaine une étape majeure dans ses pourparlers avec ses créanciers. Cette avancée a été réalisée grâce à la deuxième réunion de la plateforme de dialogue structuré sur le processus d'apurement des arriérés et de résolution de la dette, qui s'est tenue à Harare.

Soutenus par le Groupe de la Banque africaine de développement, de hauts responsables du gouvernement zimbabwéen se sont réunis jeudi, avec les partenaires au développement du pays -- des représentants diplomatiques de pays créanciers pour la plupart -- et des institutions financières multilatérales, dont le Groupe de la Banque africaine de développement. La première réunion s'était tenue en décembre dernier,

Le président du Groupe de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adesina, qui avait été nommé champion du processus d'apurement des arriérés et de résolution de la dette par le président Mnangagwa en 2022, a joué un rôle central dans les discussions, qu'il a coprésidées avec l'ancien président du Mozambique, Joaquim Chissano. Le président Mnangagwa a nommé M. Chissano comme facilitateur du processus de réengagement et de dialogue de haut niveau, avec Luisa Diogo, ancienne première ministre du Mozambique, comme conseillère technique.

Le président Mnangagwa a déclaré aux participants que le fardeau de la dette du Zimbabwe, qui s'élève à environ 17,5 milliards de dollars, continuait de peser lourdement sur les efforts de développement du pays. Il a assuré aux participants que le Zimbabwe était déterminé à apurer ses arriérés de dette envers les créanciers internationaux, notamment la Banque africaine de développement et les autres institutions financières multilatérales.

Le dirigeant zimbabwéen a déclaré que les défis du Zimbabwe avaient affecté la sous-région : " La région de l'Afrique australe n'a pas été épargnée. Au Zimbabwe, nous nous sommes adaptés à notre réalité. Nous n'avons pas eu le choix. Nous avons choisi de nous recentrer sur nous-mêmes et d'utiliser nos ressources pour subvenir aux besoins des Zimbabwéens. À un certain moment, notre économie s'est presque totalement effondrée. Mais elle s'est redressée, et elle l'a fait sous la direction de notre ministre des Finances et du développement économique, M. Mthuli Ncube. "

Évoquant l'impact humain des sanctions, le président du groupe de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adesina, a déclaré : " Aujourd'hui, quelque 44 % de la population du Zimbabwe vivent dans la pauvreté. Cela est dû en grande partie aux contraintes économiques auxquelles le Zimbabwe a dû faire face au cours des deux dernières décennies. Le peuple du Zimbabwe ne peut continuer à souffrir. "

Le président Mnangagwa a déclaré que le dialogue en cours avait déjà produit des résultats inestimables qui ont orienté l'ordre du jour du deuxième forum de dialogue. S'exprimant sur l'une des questions clés, le président Mnangagwa a déclaré : " Mon gouvernement est convenu d'un ensemble de mesures de compensation pour les agriculteurs commerciaux, et nous nous sommes engagés à le respecter. "

Le président Chissano a déclaré que le résultat de ses consultations en tant que facilitateur du processus avait dépassé ses attentes. Il a déclaré que tout le monde avait salué ce dialogue comme une remarquable réussite. Toutefois, a-t-il ajouté, certains partenaires au développement souhaitaient que le leadership du processus se traduise par des actions plus visibles de la part du président du pays.

" L'histoire ne doit pas prendre le processus en otage, a déclaré le président Chissano. Il est important de permettre un réengagement par la poursuite du dialogue. Un dialogue régulier permet d'instaurer la confiance. " Il est important, a-t-il estimé, de gérer les perceptions et les idées reçues qui ont souvent déformé la réalité cafr elles pourraient compromettre la possibilité d'un engagement significatif et substantiel. Il a exhorté les partenaires au développement à être raisonnables dans leurs attentes, en leur assurant que le gouvernement zimbabwéen était déterminé à atteindre ses objectifs.

L'ancien chef d'État mozambicain a identifié deux mesures faciles à mettre en oeuvre par le gouvernement pour renforcer la confiance avec les partenaires, en l'occurrence : la question de l'indemnisation des agriculteurs commerciaux dans le cadre des Accords bilatéraux de promotion et de protection des investissements, et la tenue d'élections libres et équitables dans le courant de l'année.

" Cette opportunité ne doit pas être gâchée, a souligné M. Chissano. Un Zimbabwe et une Communauté de développement de l'Afrique australe économiquement redynamisés pourraient propulser la région. "

Le ministre des Finances et du développement économique, Mthuli Ncube, a informé les participants à la réunion des progrès réalisés à ce jour concernant les différents aspects des réformes. Il était accompagné de ses homologues du cabinet, le ministre de la Justice, des Affaires juridiques et parlementaires, Ziyambi Ziyambi, le ministre des Affaires étrangères et du Commerce international, Frederick Shava, et le ministre des Terres, de l'Agriculture et des Établissements ruraux, Anxious Jongwe Masuka.

Plusieurs partenaires au développement ont exprimé leur point de vue sur le processus et ont unanimement fait part de leur enthousiasme et de leur optimisme quant à sa réussite. S'adressant au gouvernement, l'ambassadeur de l'Union européenne, Jobst von Kirchmann, a déclaré : " Vous avez envoyé la balle dans notre camp, et maintenant... il nous appartient de consulter nos capitales dans un climat de confiance pour réaliser ce que nous souhaitons tous : travailler ensemble pour parvenir à l'apurement des arriérés et à la résolution de la dette du Zimbabwe. "

M. Adesina a résumé les discussions de la journée en les qualifiant de transparentes et franches. Il a déclaré que le dialogue avait été excellent et que personne n'avait évité d'aborder les questions difficiles. Ce qui est en clairement ressorti, a-t-il estimé, c'est une forte appropriation politique et un véritable leadership pour tracer la voie vers une solution.

Le président du Groupe de la Banque a rappelé l'affirmation faite par le président Mnangagwa dans son discours d'ouverture : " Le président n'aurait pas pu être plus clair. Il était là. Il connaît les problèmes, et il s'engage à mener les réformes pivots nécessaires -- à savoir les réformes économiques, les réformes en matière de gouvernance, ainsi que la question de l'indemnisation foncière des agriculteurs commerciaux et les Accords bilatéraux de promotion et de protection des investissements. "

M. Adesina a repris à son compte l'adage cité par l'ambassadrice des Pays-Bas Margret Verwijk : " la confiance arrive à pied et repart à cheval. " Il a soutenu la création d'un groupe de travail sur les terres et l'indemnisation, comprenant des représentants du gouvernement, des banques, d'autres institutions financières, des pays partenaires bilatéraux et des agriculteurs.

Deux réunions de suivi, prévues pour la fin mars et le mois d'avril, déboucheront sur un forum de haut niveau au cours de la deuxième semaine du mois de mai.

" Le succès est la seule option, et ensemble, nous soutiendrons le Zimbabwe ", a déclaré M. Adesina.

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Richard Uku, Consultant, African Development Bank Group, media@afdb.org

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