Afrique: Au Nigeria, déjà des contestations

Lagos, Nigeria (photo d'archive).
28 Février 2023

Même si les résultats définitifs des élections ne sont pas encore connus, certains partis politiques dénoncent des "manipulations" et des "irrégularités" lors du scrutin.

Le Nigeria est toujours dans l'attente des résultats définitifs de l'élection présidentielle du 25 février. Un scrutin qui a vu un vote massif des jeunes. Plus de 87 millions d'électeurs ont voté samedi pour choisir parmi 18 candidats le successeur du président Muhammadu Buhari, 80 ans, qui se retire après deux mandats, mais aussi leurs députés et sénateurs. Les nouvelles autorités auront la lourde tâche de redresser le pays le plus peuplé d'Afrique, plombé par une économie en berne, les violences récurrentes de groupes armés et de criminels, ainsi qu'un appauvrissement généralisé de la population.

Des contestations

Si le processus électoral au Nigeria a commencé sur une bonne note, le président Muhammadu Buhari ayant promis que cette élection serait libre et équitable, il semble finalement laisser un goût amer à des Nigérians de plus en plus déçus par la façon dont le scrutin s'est déroulé.

Des retards dans le décompte des voix et d'importants problèmes dans le transfert électronique des résultats alimentent en effet des accusations de fraudes.

Les deux principaux partis d'opposition du pays sont même allés jusqu'à réclamer l'annulation de l'élection présidentielle et dénoncent un "simulacre" et des "manipulations massives des résultats".

Uhuru Kenyatta, le chef de l'équipe des observateurs électoraux de l'Union africaine, a appelé au calme.

"La mission exhorte les parties prenantes à rester attachées à l'Etat de droit et aux principes démocratiques jusqu'à la fin du processus. La mission encourage en outre toute partie lésée à utiliser les voies légales pour demander un recours" a exhorté l'ancien président du Kenyan.

Des jeunes qui espèrent

Les résultats encore partiels proclamés officiellement par la Commission électorale nationale (Inec) donnent jusque-là une légère avance au candidat du parti au pouvoir (APC), Bola Ahmed Tinubu.

Quoi qu'il en soit, la course au fauteuil présidentiel reste très serrée entre trois favoris : Bola Tinubu qui mène jusque-là avec plus de quatre millions de voix, contre trois millions de voix pour Atiku Abubakar du PDP, le principal parti d'opposition.

Peter Obi (LP), très populaire auprès de la jeunesse qui le considère comme intègre et compétent, a quant à lui jusqu'ici remporté 1,6 million de voix.

Beaucoup de jeunes, comme Charles Oba, espèrent en effet que le nouveau dirigeant qui sera élu s'attachera à lutter contre l'insécurité, améliorer l'économie et réduire la pauvreté.

" Le nouveau gouvernement devrait se concentrer particulièrement sur notre économie. L'économie nigériane a un besoin urgent d'aide. C'est qu'il a jusqu'à présent échoué à bien des égards. Les Nigérians réclament des changements positifs sur l'économie, et c'est pour cela que nous prions. Le nouveau gouvernement devrait donc se concentrer aussi sur l'éducation, le développement des infrastructures et bien d'autres choses que nous espérons voir se réaliser" précise Charles.

Selon certains observateurs, ces questions sociales ont été un autre déclencheur de l'enthousiasme des jeunes lors de ces élections.

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