Ethiopie: Révélations sur des massacres effroyables perpétrés par l'armée érythréenne

Région éthiopienne du Tigré, mai 2021.

Le quotidien américain Washington Post a publié, mercredi 1er mars, une enquête particulièrement glaçante sur plusieurs massacres commis fin octobre 2022 en Éthiopie, dans le Tigré, par des soldats érythréens. Ces tueries ont été perpétrées alors que se négociait, au même moment, l'accord de paix finalement signé le 2 novembre à Pretoria, en Afrique du Sud.

Ce sont des dizaines de témoignages de proches et de survivants que l'on retrouve dans le Washington Post, mercredi 1er février. Ceux-ci sont corroborés par des photos satellites, montrant des véhicules militaires et des habitations détruites aux dates et sur les lieux correspondant aux récits.

Et ces récits sont terrifiants. Ils parlent d'une unité de l'armée érythréenne, sortant d'une bataille perdue et semant d'abord la mort dans le village agricole de Mariam Shewito, entre Adoua et Aksoum, le 25 octobre. Dans la première maison, ils ont tué un vieil homme de 92 ans, son fils, ses deux filles, un gendre, sa belle-fille portant son fils de 10 ans et une adolescente. Tout cela devant des enfants terrifiés, laissés là avec les cadavres de leurs familles.

Les Érythréens, racontent les témoins, ont tué pendant trois jours dans le village, allant de maison en maison. Le Washington Post a dénombré et vérifié 140 noms de victimes à Mariam Shewito, assassinés entre leurs murs ou exécutés dans le maquis, les mains liées dans le dos.

La litanie de meurtres s'est ensuite répandue au-delà de Mariam Shewito, dans d'autres villages, " selon des listes de victimes partagées par leurs proches et recoupées " par les enquêteurs, dit le quotidien américain. Dans le secteur, les Érythréens ont tué en tout plus de 300 personnes avant de se retirer, le 1er novembre. Les survivants ont alors récupéré ce qu'il restait des corps des victimes pour les enterrer aussitôt, où ils l'ont pu.

Plus de 60 organisations de défense des droits de l'Homme, dont Human Rights Watch, Amnesty International et de nombreuses organisations africaines, ont appelé les États membres du Conseil des droits de l'homme de l'ONU à " résister " aux efforts du gouvernement éthiopien pour mettre fin prématurément au mandat de la Commission internationale d'experts enquêtant sur le pays.

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