Le parti qui dirige le Tigré a conclu ce samedi sa conférence destinée à proposer la formation d'une administration civile pour la province, conformément à l'accord signé avec le gouvernement éthiopien à Pretoria, le 2 novembre. Mais cette conférence a été marquée par le boycott des trois principaux partis de l'opposition, qui dénoncent la mainmise du TPLF sur le processus.
C'est l'article 10 de l'accord de Pretoria qui le prévoit : en l'attente de la tenue d'élections dans le Tigré, dit le texte, " la mise en place d'une administration régionale intérimaire inclusive sera réglée par le dialogue politique ". C'est donc ce dialogue politique dont Muluwork Kidanemariam, le vice-président du comité chargé de l'établissement de cette administration, a annoncé la conclusion, samedi, auprès du site d'information Addis Standard.
Selon lui, la manière de partager le pouvoir intérimaire entre le TPLF au pouvoir, l'armée, les partis d'opposition et les universitaires tigréens a été entérinée. Cette proposition doit donc désormais être soumise à Addis-Abeba, pour approbation.
Mais voilà : les trois partis principaux de l'opposition tigréenne ont refusé d'y participer. Et leurs sièges sont restés vides. Dans un communiqué, le Parti de l'indépendance du Tigré, Salsay Weyane et le Congrès national du Grand Tigré ont dit " refuser de servir de faire-valoir à la lutte impitoyable du TPLF pour s'accrocher au pouvoir à tout prix ". Ils contestent la composition pro-TPLF du comité d'établissement de l'administration, et même la légitimité juridique du TPLF pour gouverner le Tigré dans l'actuelle période de transition.
Des fonctions leur ont néanmoins été réservées dans l'administration intérimaire, selon Muluwork Kidanemariam. En leur absence, ces fonctions pourront être redistribuées aux militaires et aux universitaires.