La tenue jeudi, à Abidjan, du séminaire sur les opportunités d'affaires de la Banque africaine de développement et le financement du secteur privé en Côte d'Ivoire a marqué le départ d'une nouvelle collaboration entre les deux entités. Après avoir pris connaissance des différents mécanismes de financement du Groupe de la Banque, les acteurs du secteur privé ivoirien se sont engagés à se les approprier.
" Nous nous réjouissons de cette opportunité et marquons la pleine adhésion du secteur privé à ce séminaire. Il met en relief les opportunités d'affaires dans tous les domaines d'activités ", a indiqué Philippe Eponon, vice-président de la Confédération des entreprises de Côte d'Ivoire. " Nous sommes confrontés à plusieurs difficultés qui nous empêchent d'exprimer notre potentiel. Il s'agit notamment d'un accès limité des petites et moyennes entreprises aux financements. Ce séminaire est venu à son heure apporter des réponses à cette problématique ", a-t-il ajouté.
Pour Marie Laure Akin-Olugbade, directrice générale Afrique de l'Ouest, vice-présidente Développement régional, intégration et Prestation de services par intérim, de la Banque africaine de développement, le séminaire participe au renforcement de la coopération entre la Côte d'Ivoire et le Groupe de la Banque. L'objectif commun, a-t-elle soutenu, est de créer de la valeur ajoutée.
" Nous comptons travailler avec vous et aider le secteur privé à être un véritable créateur de richesses et d'emplois. Le volume de prêt au secteur privé ivoirien s'élève à 400 milliards de francs CFA. Nous voulons voir ce volume augmenter, car il reste beaucoup de projets à réaliser, notamment dans le domaine agricole où il est important que nous parvenions à réduire le niveau des importations nationales en denrées alimentaires, notamment de riz dont le niveau d'importation reste très élevé ", a déclaré Mme Akin-Olugbade.
" L'heure est au leadership collaboratif ", a indiqué Kevin Kariuki, vice-président de la Banque africaine de développement en charge de l'Électricité, de l'énergie, du Climat et de la croissante verte. " Il y a un besoin accru de la participation du secteur privé à la transformation structurelle du pays. Il doit être impliqué pour apporter des infrastructures de transports et d'énergie. Le barrage hydroélectrique de Singrobo-Ahouaty est un modèle de travail que nous pouvons faire ensemble ", a-t-il souligné.
La Ministre du Plan et du développement, Kaba Nialé a souligné l'opportunité du séminaire aux acteurs du secteur privé. " Appropriez-vous les mécanismes de la Banque. Tirez le maximum de profit des échanges ", a conseillé Mme Kaba. " Le secteur privé est le principal moteur de la croissance économique. Pour le Programme national de développement 2021-2025, estimé à 59 000 milliards de FCFA, la part du secteur privé est de 43600 milliards FCFA. Vous avez donc un important rôle à jouer ", a-t-elle conclu.
Au 31 janvier 2023, les engagements de la Banque africaine de développement en Côte d'Ivoire s'élève à 1 600 milliards FCFA.
Ils ont dit...
El Hadj Mamadou Bah, conseiller du vice-président de la Banque africaine de développement en charge du secteur privé :
" Nous espérons que les échanges ont été fructueux. Nous avons partagé aux participants nos instruments et nos procédures. Pour nous, le développement du secteur privé a une importance capitale. Sans le secteur privé on ne pourra développer le continent africain. Dans la plupart de nos stratégies, le secteur privé occupe une place prépondérante. Nous avons besoin de petites et moyennes entreprises dynamiques, qui peuvent grandir, créer des emplois, exporter etr transformer le pays. Nous invitons les entreprises à venir vers nous. Nous avons des instruments pour les accompagner. Il faut qu'on arrive à changer la donne. Ce dialogue n'est qu'un début, il faut que nous fassions plus. Si les petites et moyennes entreprises ont une bonne capacité, l'accès aux financements suivra. Nous avons écouté vos interpellations, nous allons les étudier pour proposer des instruments qui répondent de parvenir au développement du secteur privé en Côte d'Ivoire. La Banque est ouverte aux business, et nous sommes là pour accompagner les petites et moyennes entreprises ".
Patricia Zondi, présidente du Mouvement des petites et moyennes entreprises de Côte d'Ivoire :
" Il y a beaucoup de synergies qui peuvent s'opérer entre la Banque africaine de développement et le secteur privé en Côte d'Ivoire. Nous avons eu de bons signaux au cours de ce séminaire et je crois que cette nouvelle relation se passe sous de bons auspices. Je suis confiante qu'en communicant plus, sur ce que fait la Banque en matière du financement du secteur privé, notamment les petites et moyennes entreprises, il y aura une meilleure appropriation de ce que fait la Banque. C'est vrai que nous connaissons la Banque sur de gros chantiers, mais nous découvrons là qu'elle dispose de mécanismes de soutien aux petites et moyennes entreprises. Nous n'avions pas l'information et il nous était difficile de challenger les banques commerciales. Aujourd'hui les discours des représentants de la Banque africaine de développement nous ont rassuré "
