Pour atteindre les Objectifs de développement durable d'ici à 2030, l'Afrique doit faire preuve de créativité et d'innovation pour libérer le potentiel de ses jeunes entrepreneurs, malgré une conjoncture économique mondiale difficile.
Le projet de soutien à l'entreprenariat en Égypte, baptisé " Tanmia wa Tatweer " (Développement et croissance), en est un parfait exemple. L'appui offert à plus de 500 start-up du pays a eu des effets bénéfiques pour les populations et la préservation de l'environnement.
Financé par un don de quatre millions d'euros du Programme de partenariat dano-arabe, ce programme a été conçu et soutenu par la Banque africaine de développement. Sa mise en oeuvre a été confiée à l'Académie pour la recherche scientifique en Égypte. Objectif : aider les jeunes entreprises à se développer et à améliorer la qualité de leurs produits et services.
" Tanmia wa Tatweer " fait partie d'une initiative régionale plus large intitulée " Souk Ettanmia " (Marché du développement) qui couvre certains pays de l'Afrique du Nord. Lancée à Tunis en 2013 avec succès, elle été reproduite au Maroc et en Égypte.
Selon Gehane El-Sokkary, socio-économiste principale au bureau de la Banque africaine de développement en Égypte, " Tanmia wa Tatweer " s'aligne sur la priorité stratégique " High 5 " de la Banque visant à améliorer la qualité de vie des populations en Afrique. Elle est également basée sur sa stratégie " Des emplois pour les jeunes en Afrique " et est en parfaite adéquation avec ses objectifs en matière de genre.
" Tanmia wa Tatweer " est le premier projet de développement de l'entreprenariat dans le gouvernorat de la Nouvelle-Vallée (sud-ouest de l'Égypte). Il offre aux entrepreneurs de nombreuses opportunités dans les domaines de la formation, de l'encadrement, du financement ou encore de la mise en réseau dans les trois domaines les plus prometteurs de l'agroalimentaire, des industries vertes et des secteurs créatifs.
" C'est très gratifiant de voir l'enthousiasme des entrepreneurs lorsque de nouveaux horizons s'ouvrent à eux. Dans la Nouvelle-Vallée, le soutien du gouvernorat, de l'Académie pour la recherche scientifique en Égypte et d'autres entités comme l'Agence de développement des microentreprises et des petites et moyennes entreprises, la Banque Sociale Nasser et la Banque nationale d'Égypte a été déterminant ", a souligné Gehane El- Sokkary.
" Le projet vise l'inclusion des jeunes et des femmes de Haute-Égypte et de la Nouvelle-Vallée. Les ressources du programme ciblent principalement ces deux régions, l'objectif étant d'offrir davantage de services aux entrepreneurs et de créer des emplois directs et indirects ", précise Shaimaa Helal, cheffe de projet pour " Tanmia wa Tatweer ".
" Nous avons 12 programmes dans ces deux régions ainsi qu'un programme au Caire. Nous offrons à 529 start-up un soutien technique en matière de commerce, de technologie et de marketing et sur les aspects juridiques et financiers. Nous les aidons à créer leurs prototypes et leur offrons également une aide financière sous forme de dons et de fonds d'amorçage qui vont de 2 500 à 51 000 euros ", a expliqué Shaimaa Helal.
Pour 66 % d'entre elles, ces start-up sont dirigées par des femmes, a-t-elle précisé. Ces jeunes entreprises ont contribué à créer plus de 8 400 emplois au total. En complément, le projet dispense, en langue arabe, des cours en ligne sur le développement de l'esprit entrepreneurial.
En Tunisie et au Maroc, le projet facilite l'accès au financement et encourage la création de micro, petites et moyennes entreprises. Il a permis de réduire le chômage, de favoriser la parité entre les femmes et les hommes et de donner la priorité à la préservation de l'environnement.
" Tanmia wa Tatweer " a permis d'intégrer des activités du secteur informel dans l'économie formelle, un objectif majeur de la Banque africaine de développement. " Nous avons aidé plus de 90 nouvelles entreprises à s'enregistrer de manière officielle. C'est très important pour nous, et c'est ce qui fait la différence avec d'autres programmes équivalents ", se félicite Shaimaa Helal.
" Tanmia wa Tatweer " est un succès. Au point que l'Académie pour la recherche scientifique en Égypte envisage de l'adopter comme l'un de ses propres programmes et le financer.
La Banque africaine de développement joue un rôle majeur dans le soutien au secteur privé sur le continent, comme à l'entrepreneuriat et aux petits et micro-projets en Égypte.