Mbacké — De nombreux militants de Pastef-Les patriotes (opposition) ont exigé la libération des "détenus politiques", lors de rassemblements qui se sont déroulés mercredi dans les villes de Mbacké (centre), Matam (nord), Kolda et Ziguinchor (sud), ont constaté des journalistes de l'APS.

Ce parti d'opposition et ses alliés de Yewwi Askan Wi ont entamé mardi 14 mars des manifestations, qui vont se poursuivre jusqu'à jeudi 16 mars, dans plusieurs villes du pays.

A Mbacké, des centaines de militants du parti de l'opposant et maire de Ziguinchor (sud), Ousmane Sonko, ont pris part à une marche dont le coup d'envoi a été donné vers 17 heures.

Certains militants brandissaient des pancartes véhiculant de nombreux messages, d'autres tenaient le drapeau national en main.

Plusieurs responsables locaux de Pastef-Les patriotes, dont Ahmadou Lô, le coordonnateur départemental du parti à Mbacké, ont pris la parole lors de ce rassemblement. Ils ont réclamé "la libération des otages politiques".

Parmi ces derniers figure, selon eux, Serigne Assane Mbacké, qui a été arrêté lors d'une manifestation de l'opposition en même temps que d'autres personnes, en février dernier. Ils sont accusés d'avoir participé à une manifestation non autorisée.

Le député Cheikh Thioro Mbacké, coordonnateur du parti à Touba (centre), a remercié les militants et a tenu à rappeler que le maire de Ziguinchor est leur candidat à l'élection présidentielle du 25 février 2024.

La marche, autorisée par le préfet de Mbacké, s'est déroulée sous la surveillance de la police locale.

A Matam aussi, la coordination départementale de Pastef-Les Patriotes a lancé un appel à la libération des personnes arrêtées lors de manifestations de l'opposition au cours des derniers mois et placées en détention.

"La coordination départementale [...] demande, à travers un mémorandum, la libération de tous les détenus politiques et la fin des arrestations", a déclaré Abdoulaye Bocoum, un porte-parole du parti d'opposition.

A la fin de la marche, les manifestants ont remis le mémorandum en question au préfet de Matam, Souleymane Ndiaye.

"La mauvaise gestion des ressources publiques"

A Kolda, les militants de l'opposition ont demandé également que soient libérés les "prisonniers politiques".

Ils ont manifesté leur opposition à une éventuelle candidature de Macky Sall à l'élection présidentielle de 2024. "Nous invitons le président Macky Sall [à] respecter le texte fondamental (la Constitution), qui stipule dans son article 27 que nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs", a soutenu Famara Mané, le coordonnateur de Pastef-Les patriotes dans le département de Kolda.

M. Mané a invité les jeunes de Kolda à s'inscrire massivement sur les listes électorales pour pouvoir participer à la prochaine élection du président de la République.

La marche, autorisée par les autorités administratives, s'est déroulée sans incident.

A Ziguinchor, les manifestants ont exigé la "fin [des] arrestations et détentions arbitraires".

"Nous demandons à Macky Sall et à son gouvernement de mettre fin aux arrestations et détentions arbitraires et de libérer sans délai tous les détenus politiques", a lancé Seydou Mandiang, un militant du maire de Ziguinchor.

"Dans un pays comme le Sénégal, on arrête des gens parce que simplement ils ont exprimé leur opinion. C'est inacceptable dans un Etat de droit", a soutenu M. Mandiang.

Parlant au nom de la coalition Yewwi Askan Wi, lors d'un rassemblement, il a dénoncé une "instrumentalisation de la justice" et "la mauvaise gestion des ressources publiques".