Sénégal: Méga meeting aux parcelles assainies - Yewwi en démonstration de force

Les militants d'Ousmane Sonko préparent leur char pour défiler dans Dakar.

La coalition Yewwi Askan Wi a réussi le pari de la mobilisation hier, mardi 14 mars, au terrain ACAPES des Parcelles assainies. Tour à tour, les responsables de l'opposition ont appelé les militants à la résistance pour faire au Président Macky Sall, l'empêcher de " forcer " une 3e candidature et s'inscrire sur les listes électorales. Non sans leur demander de venir massivement le jeudi 16 mars au tribunal de Dakar soutenir le leader du Pastef Ousmane Sonko lors de son procès l'opposant au ministre du Tourisme Mame Mbaye Niang.

La chaleur n'y est pour rien. En début d'après-midi, sous le chaud soleil, ils étaient nombreux à converger vers le lieu de rassemblement. Au fil du temps, ce mardi 14 mars, le terrain ACAPES des Parcelles assainies est devenu exigu pour contenir la foule. Des manifestants sont venus de partout pour répondre à l'appel de la coalition Yewwi Askan Wi pour protester contre le régime du Président Macky Sall. Certains étaient en T-shirts ou casquettes aux couleurs de la coalition de l'opposition ou encore à l'effigie d'Ousmane Sonko ; alors que d'autres avaient des pancartes en mains où on pouvait par exemple lire " Focus 2024 ". Des drapeaux aux couleurs du Sénégal s'agitent. Les sifflets et les vuvuzelas résonnent au rythme des chants et danses. L'ambiance est bon enfant. Le tout, devant un impressionnant dispositif policier afin d'éviter tout débordement. D'autres personnes qui n'ont rien voulu rater de la manifestation, suivaient à partir de leurs balcons ou terrasses en face du terrain.

Accompagné d'une foule immense acquise à sa cause depuis chez lui, le leader du parti Pastef, Ousmane Sonko est accueilli après 18heures sous les vivats sur la place. En tribune, se trouvaient les responsables de la coalition Yewwi Askan Wi déjà bien installés. Le coup d'envoi de la manifestation est donné à 19 heures avec l'hymne national du Sénégal. Tout d'abord, c'est Malick Kébé adjoint du maire des Parcelles assainies, Ababacar Djamil Sané, qui a délivré le message. " Les populations des Parcelles assainies sont avec vous et sont plus que jamais déterminés dans le combat de la démocratie, du respect des libertés d'expression et des libertés individuelles. Oui à la résistance et non à l'oppression et à la manipulation ", a déclaré Malick Kébé.

Ainsi, tour à tour, les responsables de la coalition Yewwi Askan Wi ont pris la parole sous les acclamations du public. Ils ont sévèrement critiqué la gestion du pouvoir en place, dénoncé les multiples arrestations des militants de l'opposition, la violation des libertés et ont appelé à lutter contre une 3e candidature du Président Macky Sall en 2024. Ils ont par ailleurs invité les militants à aller s'inscrire sur les listes électorales et à venir nombreux ce jeudi 16 mars au tribunal de Dakar soutenir le leader du Pastef, Ousmane Sonko, lors de son procès pour " diffamation " l'opposant au ministre du Tourisme et des Loisirs Mame Mbaye Niang.

DETHIE FALL, LEADER DU PRP : " Macky Sall doit reculer "

" Macky Sall, le lion qui dort, vous faites face aux lions qui ne dorment pas ici à Yewwi. Macky Sall lui-même sait que ce qu'il a entrepris, ne passera pas. Il doit reculer. Macky, recule! En mars 2021, je lui ai dit : dans certaines circonstances, reculer n'est pas un signe de faiblesse. Le 16 mars prochain, il n'a qu'à reculer. Je vois que vous continuez la résistance parce que c'est notre démocratie qu'il a attaquée. Il va partir et nous allons continuer à nous battre pour le développement de notre pays. Le 16 mars à la première heure, soyons tous au tribunal pour accompagner Ousmane Sonko ".

AMINATA TOURE, DEPUTEE DECHUE

"3e mandat, ce n'est pas possible"

"Une seule chose est à l'origine des problèmes judiciaires, du retrait de mandat de député, des arrestations de centaines de jeunes ; c'est que le président Macky Sall veut un troisième mandat. Ce qui n'est pas possible. Monsieur le président, je vous rappelle la phrase que vous aviez dite il y a 12 ans. A l'époque, c'est au président Wade que vous vous adressiez : "Monsieur le président, n'écoutez pas les gens qui vous poussent à le faire". On a commencé des échanges avec l'ensemble des démocrates sous la maestria de Habib Sy et tous les autres responsables. Il faut que nous soyons unis parce que la Constitution est claire. "Nul ne peut faire plus de deux mandats consécutifs". Donc, président Macky Sall, ce que vous devez faire, c'est de laisser les gens aller à des élections libres et inclusives."

KHALIFA ABABACAR SALL DE TAXAWU SENEGAL : " Nous n'accepterons jamais la troisième candidature "

" Il faut que le Président Macky Sall comprenne qu'on a combattu ensemble en 2011. Je veux qu'il sache que ce sont ceux avec qui il combattait, qui sont là prêts à en découdre avec lui. Nous n'accepterons jamais la troisième candidature surtout s'il veut empêcher les autres candidatures. Nous n'accepterons pas qu'il choisisse ses propres adversaires. Ousmane Sonko ne doit pas être la troisième victime de Macky Sall. Je vous invite, à partir d'aujourd'hui jusqu'au commencement du dépôt des dossiers de candidatures de poursuivre la mobilisation pour qu'au 25 février 2024 qu'il y ait une alternance au Sénégal ".

PROCES POUR DIFFAMATION

Ousmane Sonko sonne la mobilisation

Le leader du parti Pastef Ousmane Sonko appelle ses militants et sympathisants à venir nombreux ; ce jeudi 16 mars, assister au procès pour " diffamation " l'opposant au ministre du Tourisme et des Loisirs Mame Mbaye Niang. Il l'a fait savoir hier, mardi 14 mars lors du meeting de la coalition Yewwi Askan Wi aux Parcelles assainies. " Je vous invite tous à venir au tribunal. L'audience est publique. Personne n'a le droit de vous interdire l'accès à la salle. Venez très tôt, on part ensemble au tribunal ", a dit Ousmane Sonko. Toutefois, à l'en croire, le juge n'est pas apte à juger cette affaire. "On a récusé le juge parce qu'il est un proche, un ami à eux. Il ne peut pas juger le dossier. Mes avocats l'ont récusé. Il n'a qu'à laisser le dossier et un autre juge sera choisi ", a indiqué le maire de Ziguinchor. Mieux, il avertit les autorités. " Je vais très tôt les avertir. Qu'ils n'y pensent même pas. Personne ne peut m'exiger le chemin que je dois emprunter. Je vais passer là où je veux à Dakar ", a martelé Ousmane Sonko.

AMINATA TOURE, DEPUTEE DECHUE

"3e mandat, ce n'est pas possible"

"Une seule chose est à l'origine des problèmes judiciaires, du retrait de mandat de député, des arrestations de centaines de jeunes ; c'est que le président Macky Sall veut un troisième mandat. Ce qui n'est pas possible. Monsieur le président, je vous rappelle la phrase que vous aviez dite il y a 12 ans. A l'époque, c'est au président Wade que vous vous adressiez : "Monsieur le président, n'écoutez pas les gens qui vous poussent à le faire". On a commencé des échanges avec l'ensemble des démocrates sous la maestria de Habib Sy et tous les autres responsables. Il faut que nous soyons unis parce que la Constitution est claire. "Nul ne peut faire plus de deux mandats consécutifs". Donc, président Macky Sall, ce que vous devez faire, c'est de laisser les gens aller à des élections libres et inclusives."

CHEIKH TIDIANE YOUM, RESPONSABLE DU PARTI PUR

"Si on le laisse condamner Ousmane Sonko, ça veut dire qu'il n'y aura plus d'opposition au Sénégal"

"Vous devez retenir deux mots : résistance et libération. Pour qu'on libère la population, il faut qu'on résiste. La résistance a commencé depuis plusieurs mois. Celui qui est là, a déjà fini. On ne peut pas résister jusqu'à ce moment et lâcher prise. Restons forts ! L'affaire d'Ousmane, c'est un principe démocratique que tout le monde doit combattre. Il a sa liste. Si on le laisse condamner Ousmane Sonko, ça veut dire qu'il n'y aura plus d'opposition au Sénégal. Il va exterminer l'opposition. Nous devons refuser cela. Restons mobilisés pour le 16 mars ! Ne donnons même pas la possibilité au juge de parler ! "

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