Au Nigeria, l'annonce des résultats des élections des gouverneurs - qui se sont tenues hier dans 28 états sur 36 - a commencé ce dimanche après midi. L'un des enjeux de ce scrutin repose sur la capacité de l'opposition de confirmer ses résultats de la présidentielle en prenant le pouvoir dans les régions où ses candidats ont réalisé de bons scores. Le Labour Party de Peter Obi, la sensation de la présidentielle, est particulièrement scruté. Pour l'instant, le Congrès des Progressistes (APC), au pouvoir, a remporté le plus d'États et fait la course en tête dans la mégalopole de Lagos, où Peter Obi était pourtant arrivé en tête lors de la présidentielle.
Le gouverneur sortant de Lagos, Babajide Sanwo-Olu, du parti majoritaire, a une avance claire sur le candidat du Labour Party, Gbadebo Rhodes-Vivour qui peine à s'imposer. Celui-ci a d'ores et déjà commencé à contester cette tendance, sur Twitter. Il se dit " convaincu que les résultats publiés par l'INEC ne représentent pas le souhait de la majorité des Lagossiens " et il affirme que " les résultats récoltés par les agents [du parti] sur le terrain indiquent qu'[il] a gagné cette élection. "
La campagne a été très tendue à Lagos, le fief du président élu Bola Tinubu.
Le Labour Party accuse l'APC d'avoir attisé les tensions entre la communauté Yoruba - qui est majoritaire dans la région - et les Igbos - le groupe ethnique de l'opposant Peter Obi.
Hier soir, le directeur de la communication de la campagne de Bola Tinubu a déclaré dans un tweet : " Lagos est une terre Yoruba (...) 2023 doit être la dernière fois que les Igbos interfèrent dans la politique ici. Occupez-vous de vos affaires ". Des menaces qui ont choqué les soutiens du Labour Party.
Pour l'instant, on ignore encore si le parti de Peter Obi, cette troisième forte de la présidentielle nigériane, sera capable de prendre le pouvoir dans certains États.
Dans les régions du Sud-Est, c'est le Parti Démocratique Populaire - l'opposition officielle - qui est accusée de manoeuvrer pour empêcher les candidats du Labour Party d'être élus gouverneurs.