L'opposant a appelé à des marches deux fois par semaine contre l'inflation et contre le pouvoir qu'il continue d'accuser de lui avoir « volé » la présidentielle. Dans l'ensemble, la journée a cependant été moins tendue et moins violentes que lors des manifestations précédentes.
Le déploiement policier était important mais moins visible et la circulation plus fluide ce matin que lors des précédentes manifestations, même si des nombreux commerces de la capitale sont encore restés fermés par mesure de sécurité. Des heurts sporadiques ont éclaté dans plusieurs quartiers populaires de Nairobi comme Kibrera et Matharé, ainsi que dans la ville de l'ouest Kisumu.
De petits groupes de jeunes ont dressé des barricades et enflammé des pneus face à des policiers anti-émeute déterminés à les disperser et à les empêcher de progresser en ville à coups de gaz lacrymogène... À Matharé, des habitants ont imploré les policiers de se retirer pour leur permettre de reprendre leurs activités, très perturbées depuis lundi dernier.
Raila Odinga a bravé l'interdiction lui aussi. Accompagné notamment de sa colistière Martha Karua, il s'est rendu dans le sud de la capitale où il a fustigé devant des partisans « les promesses non tenues » du pouvoir en place, en allusion au coût de la vie qui augmente alors que William Ruto avait promis de s'y attaquer en priorité. Si une majorité de Kényans se plaint d'être en effet asphyxiés par la hausse du prix des biens de première nécessité, la mobilisation à l'appel de Raila Odinga reste cependant modérée.