Le chef de l'opposition renonce aux manifestations anti-gouvernementales prévues lundi et accepte le dialogue avec le président William Ruto. Depuis deux semaines, il appelait à des marches deux fois par semaine. Manifestations qui avaient été émaillées de violences, notamment dans la capitale Nairobi.
« Nous sommes prêts à parler, nous pouvons commencer dès demain », affirme ce dimanche soir Raila Odinga. En début de journée, l'opposant avait encore galvanisé ses troupes, en vue de la manifestation qui était prévue ce lundi. Finalement, ce soir, changement de cap, le temps de laisser une chance au « dialogue ».
Un peu plus tôt, William Ruto l'avait exhorté à annuler ses manifestations et lui faisant en échange une proposition : mettre sur pied une commission parlementaire bipartite, autrement dit composée de représentants du pouvoir et de l'opposition et chargée de se pencher sur certains points litigieux comme la composition de la commission électorale. C'est en effet l'une des pommes de discorde entre les deux camps, mais ce n'est pas la seule.
Et d'ailleurs, Raila Odinga prévient : il se réserve le droit de reprendre la protestation si le processus de dialogue à venir ne « porte pas ses fruits ».
L'opposant dit attendre des réponses concrètes de William Ruto sur la question du pouvoir d'achat, « au minimum », dit-il, « le rétablissement » d'une série d'aides et de subventions qui était en place avant sa prise de pouvoir.
Raila Odinga continue également d'affirmer que la victoire à la présidentielle lui aurait été volée. Or, sur ce point, William Ruto n'a pas semblé laisser de porte ouverte. Il a réaffirmé que la Cour suprême avait déjà « définitivement » tranché ce litige au mois d'août dernier.