Au Kenya, la trêve conclue entre le chef de l'État William Ruto et Raila Odinga est-elle déjà en train de se fissurer ? Ce dimanche, l'opposant avait accepté de suspendre ses manifestations et de saisir l'offre de « dialogue » lancée par le président. Mais mardi, il a de nouveau menacé de faire appel à la rue s'il n'obtenait pas gain de cause.
Les discussions n'ont pas encore véritablement débuté qu'apparaissent déjà des dissensions. À l'issue d'une réunion avec les cadres de sa coalition, Raila Odinga a déclaré que la formule proposée par William Ruto, à savoir mettre sur pied une commission parlementaire bipartisane, ne permettait pas « d'atteindre les objectifs visés » autrement dit d'aborder toutes ses revendications.
Le vétéran de la politique kényane suggère à la place un dialogue national « similaire à celui de 2008 », qui avait abouti à l'époque à un partage du pouvoir entre Mwai Kibaki, déclaré vainqueur de la présidentielle de 2007, et le même Raila Odinga. À l'époque, il contestait déjà sa défaite.
Et cette fois encore, Raila Odinga réclame un audit des serveurs électoraux. Une revendication sur laquelle le chef de l'État refuse de céder. En visite officielle au Rwanda, William Ruto a également rappelé qu'il n'était pas question d'envisager « une coalition » avec son opposant.
Sur Twitter, le ministre de la Défense, Aden Duale, s'est voulu plus tranchant : « Raila Odinga est un homme désespéré qui cherche le pouvoir à tout prix. Vous avez perdu les élections M. Odinga. Vos manifestations n'ont rien à voir avec le coût de la vie mais sont un moyen de vous frayer un chemin vers le pouvoir. Vous n'y parviendrez pas ».