Le gouvernement éthiopien annonce avoir débuté le démantèlement de ses forces spéciales régionales. Depuis une dizaine d'années, plusieurs régions éthiopiennes se sont dotées de leur propres forces spéciales indépendantes du pouvoir fédéral. Addis Abeba annonce vouloir y mettre fin, pour construire « une armée forte et centralisée ». Mais il y a des résistances.
Les autorités éthiopiennes assurent que la décision de démanteler les forces armées régionales a fait l'objet d'un consensus parmi les « dirigeants de toutes les régions » du pays, et aurait reçu « l'accord des chefs » de ces forces spéciales. En région Amhara, où le processus a déjà débuté, des membres de ces forces spéciales ont pourtant refusé de désarmer dans plusieurs localités.
Une atteinte à l'autonomie des régions ?
Plusieurs raisons à cette opposition : la suppression de ces forces régionales, au profit d'une armée fédérale unifiée, est perçue comme une volonté de limiter l'autonomie des régions concernées. Par ailleurs, les forces spéciales amarha ont été très actives aux côtés de l'armée fédérale dans la lutte contre le Tigré pendant la guerre civile et regardent d'un oeil méfiant l'accord de paix signé à Pretoria.
« Retour à la vie civile »
Pour tenter d'apaiser la situation, Addis Abeba assure que toutes les régions sont concernées par ce démantèlement et que les anciens membres de ces forces spéciales auront le choix soit d'être réaffectés au sein de l'armée fédérale ou de la police régionale soit de « retourner à la vie civile ».