En Éthiopie, la tension ne retombe pas dans la région Amhara après l'annonce par le gouvernement, la semaine dernière, de l'intégration des forces armées régionales à l'armée ou à la police fédérale. D'importantes manifestations ont eu lieu ces derniers jours dans les villes et villages de la région pour s'opposer à cette décision, au point qu'un couvre-feu a été imposé ce lundi à Gondar.
Des coups de feu, et même des tirs d'artillerie, ont été entendus samedi et dimanche dans plusieurs villes de l'Amhara. Selon des résidents, c'était les forces armées régionales de l'État qui tiraient en l'air, dans la nuit, en signe de défiance. Des centaines d'habitants ont également défilé dans les rues de la ville de Gondar, un fief du patriotisme amhara.
Un média des autorités régionales a cité le président de l'État, Yilkal Kefale, expliquant que l'annonce du gouvernement fédéral avait été « mal interprétée ». Pour lui, il ne s'agit pas de dissoudre les forces régionales, mais de les réorganiser dans le cadre fédéral.
De son côté, le Premier ministre Abiy Ahmed a réaffirmé dimanche que son plan serait appliqué, même si « un prix devait être payé », selon lui. Dans la capitale Addis-Abeba, des journalistes et des militants amharas ont été arrêtés.
Et sur le terrain, la colère n'est pas retombée. Lundi, le commandement militaire éthiopien a donc imposé des restrictions à Gondar : les bars et boîtes de nuit doivent fermer à 21h, les transports publics ne peuvent plus fonctionner entre 14h et 6h, et il est interdit de transporter des objets contondants.