Ce mardi 11 avril, la police tunisienne a tenté de déloger des dizaines de migrants des abords des locaux du Haut-Commissariat aux Réfugiés (HCR) à Tunis. Nigériens, Soudanais, Guinéens ou encore Ivoiriens avaient trouvé refuge dans ce quartier de Tunis qui abrite, en plus du HCR, l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).
Ce jeune Guinéen de 17 ans n'en revient toujours pas. Téléphone en main, il visionne les vidéos qu'il a lui-même tournées. « J'ai essayé de filmer quelques vidéos. Mais je n'ai pas pu en faire beaucoup. Il y avait beaucoup de gaz. C'était difficile. Les Soudanais jetaient des pierres. Les policiers ne faisaient que tirer du gaz », décrit-il. Bâtons et pierres à la main, des migrants et demandeurs d'asile s'en prennent à ce qu'ils trouvent. Les pare-brise et les vitres de voitures sont notamment brisées. Les abords des locaux du Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR) sont dévastés.
Les violences ont explosé alors que la police tunisienne tentait de les déloger de façon musclée. Depuis plusieurs jours, ces migrants se disent harcelés par les forces de l'ordre. Une peur qui redouble désormais. « On a peur que les citoyens viennent nous attaquer ici. On est là, mais on ne se sent pas à l'aise parce qu'il y a eu des dégâts en haut, là-bas. Donc, on a peur que les citoyens viennent nous attaquer parce qu'ils ne savent pas qui a commis des violences et qui n'en a pas commis », assure l'un d'eux.
Quatre-vingts interpellations ont eu lieu à la suite de ces heurts. Le ministère de l'Intérieur a précisé que le délogement des migrants avait eu lieu à la demande du bureau du HCR à Tunis.
Les migrants demandent une protection internationale après avoir perdu, pour certains, leur travail et leur domicile suite aux discours polémique du président tunisien, Kaïs Saïed, sur leur présence sur le sol national en février dernier.