Une délégation du groupe français Total s'est rendue à Bangui en fin de semaine pour l'annoncer formellement au président Touadera. Confrontée à un contexte local difficile, entre menaces et marché noir, la multinationale s'interrogeait sur la poursuite de ses activités dans le pays. Mais plutôt que d'arrêter ses opérations, ce qu'elle a envisagé, elle a décidé de céder sa filiale locale à une banque d'affaires qui cherchera à redynamiser l'activité. La vente sera effective dans les prochaines semaines.
D'ici quelques mois, les Banguissois verront démonter les enseignes Total sur les stations services liées au groupe; elles seront remplacées par des bannières Tamoil.
Transafrica Market oil sera en effet le nouveau nom de Total RCA, la filiale locale que TotalEnergies va céder à 100% à son repreneur, la banque d'affaires Rochefort international, une structure basée à Londres et Paris, présente dans plusieurs secteurs d'activité.
Il ne faut donc pas confondre Tamoil RCA avec la société du même nom opérant en Europe et ancienne propriété de la Libye sous Kadhafi. Tamoil RCA va récupérer les actifs, dont 25% de la Société Centrafricaine de Stockage des Produits Pétroliers (Socasp), et les dettes de l'État centrafricain à l'égard de Total.
Selon une source proche du dossier, TotalEnergies est dans une phase de cession de ses réseaux de distribution, et le contexte local défavorable a fini de convaincre le groupe de quitter la Centrafrique, qui ne représente qu'une goutte d'eau dans ses opérations.
Son directeur régional pour l'Afrique de l'Ouest et Centrale, Phillippe Ebanga, a présenté jeudi le processus de cession au président Touadera. D'après la même source, le repreneur cherchera à redynamiser l'activité. Sa taille modeste permettrait une gestion « plus souple et mieux adaptée » que celle d'une multinationale.
A son ouverture en 2001, Total RCA comptait 25 stations services dans le pays; sous l'effet des différentes crises, il n'y en a plus que 10.