Centrafrique: Tamoil, le repreneur de TotalEnergie dans le pays, en délicatesse avec le gouvernement

Station Totaldans une capitale africaine (Photo d'archives)

À Bangui, les files d'attente se sont à nouveau allongées ces dernières semaines devant les stations services. En cause, la fermeture des succursales de Tamoil RCA, qui affichent encore en public leur ancien nom, TotalEnergies. Cela fait un peu plus de deux mois que la multinationale française a cédé ses activités dans le pays à TransAfricaMarket Oil, Tamoil donc, filiale de Rochefort international, une banque d'affaires basée à Paris et Londres. Mais à peine arrivé, le repreneur se voit réclamer de fortes sommes par les autorités.

Le ministère de l'Énergie a communiqué vendredi la suspension des opérations en douanes, c'est-à-dire d'approvisionnement, de l'ex-Total Centrafrique, jusqu'au règlement de ses dettes fiscales. Un peu plus de 2 milliards de francs CFA (3,2 millions d'euros) n'auraient pas été payés en mai et août dernier.

« C'est minime en comparaison de l'ardoise de l'État auprès de la compagnie », s'étonne un ancien cadre de l'entreprise qui souligne que Tamoil a repris « des actifs, mais surtout des passifs » lors du rachat. Sous Total, les dettes fiscales étaient simplement soustraites de ce que devaient les autorités au groupe.

Le gouvernement affirme également que Tamoil n'a « pas introduit » et donc, « pas reçu » l'agrément nécessaire, et lui demande plus d'un milliard de FCFA sur la cession des fonds de commerce, et 200 millions d'amende pour « exploitation illégale sans agrément d'importation et de distribution de produits pétroliers » (1,8 million d'euros au total).

Un « simple besoin de mise en conformité administrative »

Des représentants de Total et de Rochefort avaient pourtant été reçus par le président Touadera en avril dernier, et « obtenu son approbation » selon un témoin. « Les discussions se poursuivent » ont assuré les autorités. C'est un « simple besoin de mise en conformité administrative » rassure une personne qui suit le dossier.

Mais « peut-être les dirigeants de Rochefort International n'avaient-ils pas anticipé le climat des affaires ? », s'interroge un spécialiste du secteur. En attendant, des contacts ont été noués par le gouvernement pour se voir fournir des carburants par Neptune Oil, une société camerounaise filiale d'un courtier suisse nommé Optima Energy.

Rochefort International n'a pas répondu lundi à nos sollicitations.

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