Plusieurs hauts responsables des Nations Unies, dont le Secrétaire général António Guterres, ont fermement condamné samedi les combats qui ont éclaté à Khartoum, au Soudan, entre paramilitaires et armée régulère sur fond de rivalité entre généraux.
Des affrontements ont éclaté samedi matin entre les Forces de soutien rapide (RSF) et les Forces armées soudanaises (SAF) dans de nombreux quartiers de la capitale Khartoum et d'autres zones en dehors de la capitale. Selon la presse, la tension était latente depuis des semaines sur fond de rivalité entre les deux généraux à l'origine du putsch d'octobre 2021, le général Mohammed Hamdan Daglo, dit « Hemetti », et Abdel Fattah Abdelrahman Al-Bourhane, chef de l'armée et dirigeant de facto du Soudan depuis le coup d'Etat.
« Le Secrétaire général appelle les dirigeants des Forces de soutien rapide et des Forces armées soudanaises à cesser immédiatement les hostilités, à rétablir le calme et à engager un dialogue pour résoudre la crise actuelle. Toute nouvelle escalade des combats aura un effet dévastateur sur les civils et aggravera encore la situation humanitaire déjà précaire dans le pays », a dit son porte-parole dans une déclaration à la presse.
Eviter de nouvelles violences
Le chef de l'ONU a appelé « les États membres de la région à soutenir les efforts visant à rétablir l'ordre et à reprendre le chemin de la transition ».
« Le Secrétaire général est en contact avec les dirigeants de la région et réaffirme l'engagement des Nations Unies à soutenir le peuple soudanais dans ses efforts pour rétablir une transition démocratique et réaliser ses aspirations à construire un avenir pacifique et sûr », a ajouté le porte-parole.
Le Représentant spécial du Secrétaire général pour le Soudan et Chef de la Mission intégrée d'assistance à la transition des Nations Unies au Soudan (UNITAMS), Volker Perthes, a également condamné fermement l'éruption des combats.
M. Perthes « a contacté les deux parties pour leur demander une cessation immédiate des combats afin d'assurer la sécurité du peuple soudanais et d'épargner au pays de nouvelles violences », a précisé l'UNITAMS dans une déclaration à la presse.
Un tiers de la population a besoin d'aide humanitaire
Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Volker Türk, s'est, pour sa part, dit « profondément alarmé » par les affrontements armés au Soudan.
« Solidarité la plus totale avec le peuple soudanais qui mérite mieux. La voix de la raison est nécessaire de toute urgence pour arrêter la violence et revenir sur la voie prometteuse antérieure vers la paix et la transition civile », a-t-il écrit sur son compte Twitter.
Le chef de l'humanitaire de l'ONU, Martin Griffiths, s'est aussi dit « très préoccupé » par les derniers développements à Khartoum.
« Avec près de 16 millions de personnes - soit un tiers de la population ayant besoin d'aide humanitaire, davantage de violence ne fera qu'empirer les choses », a-t-il écrit sur son compte Twitter.