La quatrième tentative était la bonne ! Après trois retards à cause de conditions climatiques défavorables, le premier satellite opérationnel kényan a été lancé, ce samedi 15 avril, autour de 9h48, heure de Nairobi. Le Taifa-1(Nation-1 en swahili) a été lancé à bord de la fusée Falcon 9 de l'entreprise américaine Space X, depuis la Californie, avec plusieurs dizaines d'autres satellites.
En 2018, le Kenya avait déjà lancé un premier nano-satellite, mais à titre expérimental. Le Taifa-1 est le premier satellite d'observation opérationnel, c'est-à-dire le premier à pouvoir recueillir et transmettre des données. Vendredi 14 avril, le lancement avait été stoppé 28 secondes avant le décollage. Il était donc d'autant plus attendu ce samedi matin.
La fusée Falcon 9 a ainsi quitté terre. Le Taifa-1 a été déployé, une heure après le décollage. Après l'échec des trois précédentes tentatives, c'est un soulagement pour le Lieutenant-Colonel Andrew Nyawade, en charge de la régulation et de l'exploration au sein de l'Agence spatiale kényane.
« Je ressens de la fierté, de la joie et du soulagement. Il y a eu énormément de stress, depuis lundi, même si on savait qu'un lancement peut toujours être décalé, mais au final, le satellite va rester en orbite pendant environ cinq ans. Donc, attendre quelques jours de plus, ça valait le coup. C'est un moment de fierté nationale. Je crois que notre pays peut accomplir de grandes choses dans le domaine des technologies spatiales. Ce satellite va déjà nous permettre de récolter nos propres données. Le projet a permis de renforcer les capacités de nos ingénieurs et enfin de sensibiliser le grand public sur les technologies spatiales et ce qu'elles peuvent apporter », a-t-il déclaré.
Le Taifa-1 fournira des données, notamment des images haute-définition. Leur analyse permettra d'étudier, entre autres, l'évolution de la couverture forestière du pays ou bien d'essayer de prédire le rendement des cultures. Le Kenya entend ainsi améliorer la gestion de ses ressources naturelles et mieux développer son agriculture.
Le Taifa-1 ne commencera à envoyer des données que dans quelques mois. Il doit d'abord se stabiliser en orbite et passer quelques tests. Le Kenya le voit déjà comme un tremplin pour développer ses technologies spatiales et espère envoyer bientôt d'autres satellites.