À travers un point de presse Co-animé ce jeudi 13 avril au palais de la nation avec le président de la confédération Suisse, Alain Burset, le chef de l'État congolais, Félix-Antoine Tshisekedi a dit non à toute forme de dialogue politique entre son gouvernement et les rebelles du M23.
« Et là j'aimerais faire une précision et le marteler comme il faut, il n'est pas question ici d'un dialogue politique avec ce groupe (M23), il n'en sera jamais question », a-t-il souligné.
Dans cette même lancée, le successeur de Joseph Kabila a balayé d'un revers de la main la thèse défendue par le Rwanda, sur une quelconque collaboration des forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et les forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR).
Pour le cinquième président de la RDC, la question du FDLR est un faux fouillant, le Rwanda agresse la RDC via les éléments du M23, pour d'autres raisons que seul le régime Kagame connait. Plus loin Tshisekedi fait savoir que les FDLR ne représentent plus une menace moins encore un danger pour Kigali mais par contre pour l'Etat congolais car ceux-ci, se transforment en coupeur de route, en créant de l'insécurité dans certaines localités congolaises.
À cette occasion, Tshisekedi a lancé un appel à la rébellion du 23 mars, celui de rejoindre le processus de désarmement, démobilisation et réinsertion communautaire et stabilisation (DDRC-S) et rentrer dans la vie civile s'ils sont congolais comme ils le réclament jour et nuit.
« S'ils sont des congolais comme ils affirment, ils devraient normalement accepter de rentrer dans ce processus de «DDRC-S» et rentrer dans la vie civile », a-t-il suggéré.
Rappelons ici que le président suisse séjourne en RDC depuis mercredi 12 avril dans la soirée. Cette visite officielle durera 3 jours et intervient à près de deux semaines de sa prise de fonction à la tête du conseil de sécurité, soit le 1er mai prochain. D'après des sources, ce déplacement est pour évaluer la situation humanitaire à l'Est de la RDC, partie en proie à l'insécurité depuis maintenant plusieurs décennies.
En effet les atrocités commises à l'Est de la RDC ne se racontent plus à mi-voix. Depuis son avènement au pouvoir, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo a pris le soin de les crier haut et fort dans toutes les rencontres à caractère international, continental et national pour que des sanctions soient prises à l'encontre des agresseurs, chose qui tarde à venir. À ce sujet, même la cheffe de la Monusco, représente du secrétaire général de l'ONU, Bintou Keita a déploré que la guerre à l'Est soit la guerre la plus négligée au monde.
Il sied de rappeler qu'avant le président de fédération Suisse, l'envoyé du président américain, Antony Blinken, le roi Philippe de Belgique, le pape François, le président Français Emanuel Macron et Nicolas Sarkozy, président honoraire de la France ainsi que des délégations de l'Union Africaine ont foulé tour à tour le sol congolais. Tous ont appelé au dialogue. Mais de quel dialogue s'agit-il ? Quel message apportent-ils à Tshisekedi dans un contexte de la guerre à l'Est et des élections qui pointent à l'horizon 2023 ? L'avenir nous en dira plus.