C'est un nouveau revers pour Meta, la maison mère de Facebook, au Kenya. La justice kényane a estimé jeudi qu'elle était compétente pour juger du licenciement contesté de 184 modérateurs de contenus sur Facebook.
Les plaignants travaillaient pour Sama, une société sous-traitait la modération de contenus pour le réseau social en Afrique de l'Est et du Sud. Le contrat a pris fin, 260 modérateurs ont appris en janvier leur licenciement pour la fin mars. Mais Facebook estime que la justice kényane n'a pas compétence pour juger le dossier. Les avocats de Meta avancent que la justice kényane ne peut poursuivre le groupe américain, car, selon leurs arguments, le groupe, qui passe par des sous-traitants, n'est pas implanté au Kenya et n'est lié par aucun contrat de travail direct avec les plaignants.
La Cour kényane a tranché jeudi, se déclarant compétente pour juger ce dossier. Et statuer sur la question d'un « licenciement abusif » et de « violations des droits humains ». Le tribunal a à nouveau suspendu les licenciements des modérateurs de contenus, dans l'attente d'un jugement sur le fond. C'est la deuxième fois que les licenciements sont suspendus en 2 mois.
Tevin Brownie, un des plaignants, s'est réjoui de cette décision. « Notre travail donne la possibilité à Facebook d'exister et Facebook doit le reconnaitre, nous nous battrons jusqu'à obtenir justice » a-t-il déclaré.
Facebook avait déjà tenté de mettre en cause la compétence de la justice kényane dans une autre affaire. Celle d'un ancien modérateur de contenu, Daniel Motaung, qui a porté plainte contre Meta et Sama au Kenya, dénonçant des conditions de travail « indignes ». En se déclarant compétente sur cette affaire en février, la justice kényane a envoyé un signal fort au groupe Meta, qui a déjà fait appel.