Kenya: Meta, l'entreprise mère de Facebook, tente de nouveau d'échapper à la justice kényane

Meta est poursuivie par des dizaines d'anciens modérateurs de contenu employés par la société Sama, sous-traitant de Facebook. Ils accusent les deux entreprises de « licenciement abusif » et de manoeuvres « antisyndicales ». Mais Facebook affirme que la justice kényane n'est pas compétente pour juger de ce dossier. C'est qu'ont plaidé ses avocats au cours d'une audience à Nairobi, jeudi.

L'entreprise Facebook doit-elle rendre des comptes à la justice kényane pour les agissements de son sous-traitant Sama ? « Non » ! plaident les avocats du réseau social. Ils avancent que Facebook n'est pas enregistrée comme entreprise au Kenya et n'opère pas dans le pays. Certes, le réseau social y a des sous-traitants au Kenya, mais rien, selon ces avocats, ne prouve l'existence d'une relation « employé-employeur » entre la maison mère de Facebook, Meta, et les plaignants.

De leur côté, les modérateurs entendent démontrer que malgré ce schéma de sous-traitance, c'est bien Facebook qui fixe selon eux les conditions de leur relation de travail et qu'à ce titre, le géant du web est donc bien responsable. Ils s'appuient également sur une décision rendue en début d'année par la justice kényane dans une autre procédure. Celle lancée par l'ancien modérateur Daniel Motaung qui accuse Facebook de l'avoir « exploité. »

Là aussi, Facebook a remis en cause la compétence de la justice kényane. En février, ses arguments ont été rejetés et un appel est en cours. Jeudi, de nombreux plaignants, anciens modérateurs ont assisté l'audience. L'audience a même été interrompue par une ancienne modératrice, qui a pris la parole pour demander à être associée à la plainte. 43 au début, les plaignants sont donc désormais 184.

Le juge a promis de rendre sa décision sur la question de savoir si la Cour est compétente pour juger cette affaire contre Facebook le jeudi 20 avril soit dans une semaine. Au total, Meta fait l'objet de 3 actions en justice, dont l'une déposée par deux Éthiopiens et un chercheur affirmant que durant la guerre au Tigré, Facebook a échoué à filtrer les discours de haine, et les a même parfois encouragés, contribuant ainsi à enflammer le conflit.

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