Comores: Moroni refuse d'accueillir des personnes en situation irrégulière expulsées de Mayotte

Les députés des Comores votent à l'unanimité une résolution condamnant l'opération Wuambushu à Mayotte, au Parlement, le 26 avril 2023.

L'opération anti-migrants du ministre français de l'Intérieur Gérald Darmanin baptisée Wambushu (« reprise » en comorien) et programmée après la fin du Ramadan, prévoit de détruire des bidonvilles à Mayotte et d'en expulser les sans-papiers, en grande majorité des Comoriens, vers l'île comorienne d'Anjouan, à 70 km de là. Les autorités de Moroni disent refuser de gérer les conséquences de cette opération et elles appellent le gouvernement français à renouer le dialogue.

Pas question pour les Comores d'accueillir les sans papiers de Mayotte que les autorités françaises veulent expulser. Selon le porte-parole des autorités comoriennes Houmed Msaidieh, c'est aux autorités françaises de gérer une violence qu'elles ont contribué à créer.

« Les Comoriens qui se trouvent à Mayotte se trouvent chez eux, insiste-t-il. Si cette présence génère des problèmes, c'est au gouvernement français de trouver des solutions. Cette situation est née d'une autre situation créée par le gouvernement français, en l'occurrence, "le visa Balladur". Avant les expulsions des parents en laissant les enfants seuls à Mayotte, il n'y avait pas toute cette violence ».

Les autorités de Moroni regrettent que le gouvernement français s'éloigne de la convention de 2019, qui visait à fixer les populations dans l'archipel par des actions de long terme. « Autant trouver des solutions structurantes et durables au lieu d'aller dans le sens de certains cercles mahorais qui manifestement ne va pas dans le sens de l'apaisement, mais au contraire de l'exacerbation des tensions à l'intérieur de l'archipel, déplore Houmed Msaidieh. Les opérations qui ont eu lieu à longueur d'année et l'augmentation des forces de sécurité ont-elles donné les résultats escomptés ? ».

De plus en plus d'Africains des Grands lacs ayant aussi rejoint le département français depuis deux ans, les Comores tiennent à rappeler qu'elles ne sont pas une terre pour les expulsés, d'où qu'ils viennent.

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