Soudan: Fragile accalmie dans les combats à Khartoum

UN Sudan De la fumée monte à la suite d'un bombardement dans le quartier Al-Tayif de Khartoum, au Soudan.

Voilà une semaine que le Soudan fait face à une guerre entre l'armée soudanaise dirigée par le général Abdel Fattah al-Bourhan et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) du général Hemedti. Sept jours d'intenses bombardements et de combats dans tout le pays qui ont déjà fait 413 morts et plus de 3 500 blessés, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Il semblerait qu'un premier cessez-le-feu soit suivi depuis vendredi soir 21 avril.

À Khartoum, les habitants ont vécu les fêtes de fin de ramadan sous les bombes. Dès l'aube, vendredi, l'armée régulière a multiplié les raids aériens sur les positions tenues par les paramilitaires dans la capitale. Puis, les forces du général al-Bourhan ont déployé leurs troupes au sol pour tenter de déloger les miliciens. La situation est toujours peu claire. Les FSR ont perdu du terrain, mais gardent le contrôle de nombreux quartiers.

Les deux généraux qui ont plongé le pays dans le chaos rejettent toujours toute négociation. Pour sa première allocution depuis le début de la guerre, le général Abdel Fattah al-Bourhan a affirmé à la télévision nationale qu'il « écrasera militairement » son rival.

Une trêve, mais pas de désescalade

Cependant, le calme régnait vendredi soir à part quelques affrontements sporadiques. Pressés par de nombreuses chancelleries internationales, les forces armées soudanaises ont fini par accepter vendredi un cessez-le-feu de trois jours, proposé la veille par Hemedti. Officiellement, cette trêve est déclarée pour les célébrations de l'Aïd, pour permettre aux civils de panser leurs plaies et d'évacuer les zones de combats. Le cessez-le-feu permettrait également aux ressortissants étrangers d'être évacués. Mais, les Soudanais n'y voient pas une désescalade, ils savent que les deux camps vont se réorganiser, se réarmer, pour reprendre dès que possible leur combat à mort

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L'Égypte préoccupée par les combats au Soudan

Le cauchemar des autorités égyptiennes est de se retrouver confronté à un raz de marée humain venu du Soudan, explique notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti. En cas de détérioration grave des conditions de vie, la première vague serait composée des centaines de milliers de Soudanais cherchant refuge en Égypte. « La migration vers le nord » comme on l'appelle au Soudan. Un phénomène qui serait impossible à contrôler du fait d'une frontière poreuse de 1 200 km. L'Égypte accueille déjà 2 à 5 millions de Soudanais, selon les estimations. Certains se sont établis du temps où le Soudan était, jusqu'en 1956, une province égyptienne. Les autres sont arrivés au gré des multiples crises économiques et politiques qu'a connus le Soudan. Ce conflit pourrait aussi avoir des conséquences politiques. L'Égypte pourrait perdre un allié précieux dans le différend qui l'oppose à l'Éthiopie sur le barrage du Nil Bleu. Un allié qui pourrait même devenir un adversaire en se rapprochant d'Addis-Abeba.

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