«Enjeux, acteurs et partenariats : quelles solutions pour sécuriser le numérique transformation de l'Afrique ?» C'est le thème du troisième Cyber africa forum, (Caf) qui a ouvert ses portes ce lundi 24 Avril à Sofitel – Ivoire d'Abidjan et ce jusqu' au 25 Avril 2023.
Cette année, le forum abordera la nécessité de renforcer les partenariats multisectoriels et transnationaux en matière de sécurité numérique. D'où la présence distinguée de plusieurs membres du gouvernement ivoirien, du Sénégal, de la RDC, du Togo, entre autres.
A l'ouverture des travaux, Franck Kié, le commissaire général dudit forum, a dit toute sa joie, d'accueillir plus de 1200 participants pour participer aussi bien aux différents panels qu'aux échanges entre entreprises. Depuis sa première édition en 2021, le Cyber Africa Forum (Caf) s'est fixé pour objectif d'améliorer la sécurité numérique et de susciter une prise de conscience des impacts et risques liés à la cybercriminalité sur le continent africain.
« Grâce à votre concours, le Forum s'est imposé aujourd'hui comme plateforme de référence en matière de sécurité et de confiance numérique en Afrique. Avec plus de 300 experts en sécurité informatique, plus de 1 200 participants, et plus de 45 entreprises privées et organisations publiques, le Cyber Africa Forum est le lieu de rassemblement des professionnels et acteurs de la cybersécurité en Afrique », s'est félicité Franck Kié.
Ce dernier n'a pas manqué de remercier le Premier ministre Patrick Achi, représenté par M. Amadou Coulibaly, ministre de la Communication, de l'économie numérique et de la poste. Selon le commissaire général, l'année 2022 a été marquée en Afrique par une réelle augmentation du volume de menaces Cyber. Qui se sont poursuivies en 2023. Avant de rappeler certains faits clés sur le front de la cybercriminalité en Afrique.
Un fléau qui cause des dégâts en Afrique
Les chiffres du Commissaire général du Caf indiquent les cybercriminels ont sévi sur notre continent, avec environ 1 848 attaques par semaine ciblant une organisation en Afrique contre 1 164 dans le monde. De la fuite de données de la banque BOA du Mali et leur recel pour une somme de 10 millions de dollars ? Ou encore du « hack » de l'Artp au Sénégal, avec un vol de près de 150 Go de données personnelles
Aussi, il a ajouté que sans réaction de notre part, chacun ici sera la prochaine victime dans cette histoire. D'autant plus et il est crucial de le souligner ici que les cybercriminels opèrent à une échelle mondiale et que leurs méfaits ne se limitent pas à l'impact financier.
« Les cyberattaques ont des conséquences graves pour la vie privée des citoyens, la sécurité nationale, la réputation des entreprises et des gouvernements, et même la stabilité politique. Nous le voyons quotidiennement dans le conflit qui oppose l'Ukraine à la Russie. Par conséquent, la lutte contre la cybercriminalité doit être une priorité absolue. », a- t-il précisé.
D'où l'urgence d'une action collective, coordonnée à tous les niveaux, et au-delà des frontières. Ce qui signifie que les pays africains doivent renforcer leurs actions de coopération, et travailler de manière conjointe avec leurs partenaires extérieurs pour lutter contre ce fléau.
Il n'a pas manqué de souligner les initiatives régionales telles que la convention dite de Malabo de l'Union Africaine sur la cybersécurité et la protection des données à caractère personnel, ainsi que la stratégie commune de la Cédéao contre la cybercriminalité furent des étapes très importantes pour renforcer la collaboration régionale. Mais nous devons aller encore plus loin, et nous n'aurons de cesse de le répéter. « Au sein de nos pays, les gouvernements doivent travailler en étroite collaboration avec les entreprises et les organisations pour renforcer la sécurité de leurs systèmes informatiques et réduire les risques d'attaques. » suggère M. Kié.
La Côte d'Ivoire dans la synergie d'actions…
Au nom du Premier ministre ivoirien, Amadou Coulibaly, ministre de la Communication, de l'économie numérique, a félicité les organisateurs du Caf, pour avoir choisi la Côte d'Ivoire, pour abriter ces travaux. Non sans dresser un bilan de ce qui est fait par le gouvernement ivoirien, en matière de lutte contre la cybercriminalité.
Au dire de M. Amadou Coulibaly, « l'Union Internationale des Télécommunications (Uit) met le doigt sur la faible préparation de l'Afrique à la cybersécurité. Elle exprime ainsi une préoccupation largement partagée au regard de l'importance prise par internet et les réseaux au cours de la dernière décennie. »
Et de donner des chiffres de la cybercriminalité au bien dans le monde qu'en Côte d'Ivoire ces dernières années. Aussi, il a fait état des besoins pour lutter efficacement contre la cybercriminalité. « Selon le cabinet Verified Market Research, le marché de la cybersécurité au Moyen-Orient et en Afrique qui était évalué à 5,92 milliards Usd en 2018 devrait atteindre 17,30 milliards Usd d'ici 2026. C'est dire l'importance du futur besoin de protection qu'exprimeront les entreprises et les gouvernements. L'année2022 a été marquée - en Afrique - par une réelle augmentation du volume de menaces Cyber. Qui se sont poursuivies en 2023.Les cybercriminels ont sévi sur notre continent, avec environ 1 848 attaques par semaine ciblant une organisation en Afrique contre 1 164 dans le monde », rapporte - t-il.
Des actions au plan national, pour lutter contre un fléau qui a coûté plus de 6 milliards de Fcfa en 2021
Face à la menace, l'Etat a une double responsabilité : celle de protéger sa souveraineté et celle de mettre en place un cadre nécessaire pour la protection des organisations, des personnes et des infrastructures critiques. Au niveau national, le gouvernement entend entre autres, rentre l'opérationnalisation d'une Stratégie nationale de cybersécurité, l'adoption des lois et règlements, la mise en place de dispositifs de veille sécuritaire et de réponse aux incidents, les audits de conformité, la coopération, la formation et la sensibilisation des personnes.
Rappelons qu'en Côte d'Ivoire, en 2021, le coût de la cybercriminalité était évalué à environ 6 milliards de Fcfa avec 5000 plaintes reçues par la Plateforme de lutte contre la cybercriminalité, et un taux de résolution de 50% environ, ce qui en fait un ratio élevé. Au cours des prochains mois, le pays va enregistrer la création de l'Agence nationale de sécurité des systèmes d'Information (Anssi) et d'un centre de supervision national des opérations de sécurité (Soc).
Des instruments qui viendront renforcer le dispositif de sécurité nationale et nous permettrons de progresser dans l'indice global de cybersécurité au niveau continental et international. Terminant, le porte-parole du gouvernement ivoirien, appelle à une synergie d'actions pour contenir ce fléau des temps moderne qu'est la cybercriminalité.