Première institution de financement du développement en Afrique, le Groupe de la Banque africaine de développement a considérablement accru le montant de ses opérations consacrées aux financements climatiques, depuis la 21e Conférence des parties de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP21), organisée en 2015 à Paris. Après l'expiration de son 2e plan d'action pour les changements climatiques à la suite de la COP21, la banque a défini un nouveau cadre stratégique plus complet et plus ambitieux sur les changements climatiques et la croissance verte. Celui-ci comprend une politique climatique et une stratégie de long terme qui courent de 2021 à 2030, assorties d'un 3e plan d'action pour 2021-2025.
Alors qu'elle consacrait, en 2016, 9 % du volume total de ses financements à la finance climatique, la banque a augmenté la voilure, passant à 28 % en 2017, 32 % en 2018, puis à 36 % en 2019, avant d'atteindre 41 % en 2021 et 45 % en 2022, dépassant ainsi en deux ans l'objectif de 40 % qu'elle s'était fixée au départ. À noter qu'en 2020, la banque avait accordé 34 % du volume de ses approbations à la lutte contre les changements climatiques, un chiffre à la baisse en raison de la pandémie de Covid-19, qui l'a contrainte à réorienter ses investissements pour y faire face.
Plus de la moitié des financements de la Banque voués à l'adaptation climatique
Bien consciente que l'adaptation climatique est une priorité pour l'Afrique - qui abrite 9 des 10 pays les plus vulnérables aux changements climatiques dans le monde -, la banque a sensiblement accru sa contribution au financement de l'adaptation, en ligne avec son objectif d'assurer la parité entre l'adaptation et l'atténuation des effets des changements climatiques en 2020 au plus tard. Un objectif atteint en 2018 (50 %), puis largement dépassé, puisque la banque a alloué, respectivement, 55 %, 63 % et 67 % de ses financements climatiques à l'adaptation en 2019, 2020 et 2021. En 2022, cette part allouée au financement de l'adaptation climatique a atteint 63 %.
En septembre 2021, lors de la 76e Assemblée générale des Nations unies, le secrétaire général de l'organisation, António Guterres, a salué le leadership de la Banque africaine de développement en matière d'adaptation au climat, y voyant un exemple à suivre : « La Banque africaine de développement a montré l'exemple en 2019, en allouant la moitié de ses financements climatiques à l'adaptation. Certains pays donateurs ont suivi cet exemple : tous doivent le faire », a déclaré M. Guterres.
Le secteur privé, moteur de la finance climatique
Cette année, la banque tient ses Assemblées annuelles 2023 sur le thème « Mobiliser les financements du secteur privé en faveur du climat et de la croissance verte en Afrique ».
Pour la Banque africaine de développement, lutter contre les changements climatiques et encourager une transition verte sont essentiels au développement durable de l'Afrique. Mais cela requiert de mobiliser d'importants financements, que les ressources publiques ne peuvent assumer seules.
Quelque 3 000 délégués gouvernementaux, membres de la société civile, de cercles de réflexion et du milieu universitaire, représentants du secteur privé et professionnels des médias sont attendus à ce forum d'échanges unique en son genre, où l'on traite des principaux enjeux du développement de l'Afrique. Ces Assemblées, qui se tiennent dans la station balnéaire égyptienne de Charm el-Cheikh, couvrent à la fois la 58e Assemblée annuelle de la Banque africaine de développement et la 49e réunion du Fonds africain de développement - le guichet concessionnel du Groupe de la Banque.
Avec ses Assemblées, la banque entend démontrer que le financement du secteur privé peut servir de catalyseur pour combler le fossé qui existe entre les flux de financement d'une part, et les besoins liés au climat et les ambitions de croissance verte de l'Afrique d'autre part.
Comme Dramane Diallo, un agriculteur de Koulikoro au Mali, de nombreux Africains bénéficient des actions de la Banque africaine de développement en matière d'adaptation climatique.
Extrait du discours du secrétaire général des Nations unies, António Guterres :