À un mois du sommet du G7 à Hiroshima, le Premier ministre japonais Fumio Kishida se rend, samedi 29 avril, en Égypte, au Ghana, au Kenya et au Mozambique. L'enjeu de cette tournée dans quatre pays, une première depuis 2014 pour un dirigeant japonais, est motivée par l'la présence de la Chine et de la Russie dans les luttes d'influence en Afrique.
Fumio Kishida veut renforcer la coopération entre l'Afrique et le G7. Il a invité l'Union africaine au sommet de Hiroshima plutôt que des pays séparément. Au risque de vexer l'Afrique du Sud, habituée aux invitations en tant que seul pays africain membre du G20.
Mais cette tournée africaine de Fumio Kishida dans quatre pays du Sud est surtout motivée par la volonté du Japon de réduire l'influence de la Chine sur le continent. Celle-ci bénéficie de « l'aversion diplomatique générale des États-Unis en Afrique », note le journal économique " Nikkei". « Et la Russie cherche à en profiter, elle aussi ».
De quoi irriter le Japon qui dépend des ressources naturelles des pays du Sud. « Le président chinois Xi Jinping et les autres dirigeants chinois se sont rendus dans toute l'Afrique et l'Amérique du Sud. À ce rythme, nous perdrons contre eux », a déclaré Fumio Kishida à ses proches.
Au Mozambique, un projet de gaz naturel liquéfié soutenu par la Chine a commencé sa production. Le commerce du Kenya avec la Chine a bondi de 27% en 2022.
Lors du sommet de la Ticad à Tunis l'an dernier, le Japon avait annoncé l'octroi de 30 milliards de dollars de fonds publics et privés à l'Afrique sur trois ans. Histoire de promouvoir une économie plus résiliente face à l'impact de la guerre en Ukraine et l'insécurité alimentaire qu'elle crée en Afrique.