Le conclave des médias en ligne de l’Afrique de l’Ouest francophone qui s’est tenu les 27 et 28 mai à Jacqueville (à 61 kilomètres d'Abidjan) a accouchée d’une déclaration qui marque l’engagement des hommes de médias à s’investir davantage sur les Droits humains.
Après deux jours d’intenses échanges sur « Liberté d'expression, femmes et médias, droits humains », journalistes et acteurs des médias en ligne venus du Bénin, du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, de la Guinée, du Mali, du Sénégal et du Togo, réaffirment leur engagement en faveur de la liberté d’expression, de la défense de la liberté de la presse et de la promotion des droits humains dans la région.
A travers cette missive, ces hommes de médias disent être conscients que la liberté d'expression et la liberté de la presse sont des droits fondamentaux qui doivent être protégés par un régime de droit.
Ils ont également fait part de leur préoccupation par la précarité des journalistes en ligne et la nécessité de mettre en place un environnement règlementaire et économique propice à la viabilité des entreprises de presse en ligne.
Avant de déplorer le fait que les contenus des médias en ligne soient souvent repris, voire pillés par les grandes plateformes multinationales. Ce qui, à leur avis, fragilise les entreprises productrices et met en danger la diversité des voix et des perspectives dans le cyberespace.
Devant cet état de fait, ces « soldats des droits humains » en appellent à la régulation de l’activité des régies publicitaires internationales dans l’espace médiatique sous-régional qui assèche dangereusement les sources de recettes publicitaires de nos médias.
Ils demeurent conscients du rôle crucial que jouent les journalistes en ligne dans la promotion de la démocratie, de la paix et du dialogue social dans l'espace numérique.
Les engagements de la presse en ligne
Dans cette dynamique de défendre les droits humains et la liberté d’expression, les médias en ligne d’Afrique de l’Ouest s’engagent ainsi à renforcer la capacité des entreprises de presse et à promouvoir l'indépendance et le professionnalisme du journalisme en ligne.
Ils comptent renforcer les capacités des entreprises de presse en ligne et œuvrer à leur donner toute l'indépendance nécessaire pour exercer leur mission avec impartialité.
Sur cette lancée, les hommes de médias vont assurer l'indépendance des journalistes en ligne conformément aux principes fondamentaux du journalisme et aux textes nationaux et internationaux.
Ils vont se déployer à intensifier la coopération entre les organisations professionnelles de la presse en ligne de l’Afrique de l’Ouest avec le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme et développer la concertation en vue de la monétisation des contenus web.
La presse en ligne francophone va également renforcer le mécanisme de concertation et de dialogue permanent avec les acteurs des médias en ligne et d’étendre le réseau des journalistes de la presse en ligne à l’échelle de la CEDEAO avec l’intégration des pays anglophones.
Elle va mettre en place une charte pour une meilleure représentation des femmes dans les contenus et institutions médiatiques en Afrique de l’ouest.
Avant d’appeler les organisations internationales de l'Afrique de l'Ouest notamment le Haut-Commissariat des Nations Unis aux droits de l’homme, ONU Femmes et l’UNESCO à soutenir la mise en œuvre de cette déclaration.
La Fédération des Associations des Professionnels de la Presse et Éditeurs portée sur les fonts baptismaux
La rencontre de Jacqueville a également vu la naissance de la Fédération des Associations des Professionnels de la Presse et Éditeurs (Fappelao). C’était à l’issue d’une Assemblée générale constitutive tenue en marge de la rencontre des journalistes sur « Liberté d'expression, femmes et médias, droits humains ».
Mais aussi sous l’impulsion du Réseau des professionnels de la presse en ligne de Côte d'Ivoire (Repprelci) avec l’appui technique et financier du Bureau régional Afrique de l’Ouest du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme et des Bureaux de ONU Femmes et UNESCO en Côte d’Ivoire.
La Fédération vise à rassembler toutes les associations de médias en ligne de la région. Selon son président, Dr Cyriaque Paré, fondateur du site Lefaso.net et président de l’Association de la presse en ligne du Burkina Faso, le bureau mis en place doit travailler pour une opérationnalisation rapide de la Fédération dont le siège est fixé en République de Côte d’Ivoire.
Selon lui, l'objectif principal est de défendre les intérêts des entreprises de presse en ligne de l'Afrique de l'Ouest et de promouvoir la liberté d'expression et les droits de l'homme dans la région.
« Nous sommes convaincus que la FAPPELAO apportera une valeur ajoutée significative aux efforts déployés pour protéger la liberté de la presse et soutenir les professionnels de la presse en ligne en Afrique de l'Ouest », dira Dr Cyriaque Paré.
Avant d’ajouter : « Nous espérons que cette fédération contribuera également à renforcer les liens entre les différents acteurs de la presse en ligne dans la sous-région et à les consolider pour mieux affronter les défis que connaît aujourd’hui le secteur ».