Afrique: Liberté de la presse - Au Soudan, le conflit rend le travail des journalistes périlleux

La police arrêtant le journaliste de Radio One Saif-llah Ashraf Kasirye (à gauche) dans le district de Luuka, en Ouganda, le 18 novembre.

Ce mercredi 3 mai est la Journée mondiale pour la liberté de la presse. Une liberté de la presse menacée au Soudan, où les journalistes tentent de couvrir le conflit, malgré les tirs et bombardements qui touchent aussi les rédactions.

Au premier jour des combats, samedi 15 avril, les Forces de Soutien Rapide (FSR) ont revendiqué la prise des studios de la chaîne de télévision nationale, situés à Omdurman au nord-ouest de Khartoum. Encore sous leur contrôle aujourd'hui, le bâtiment reste inaccessible aux employés.

Alwaleed Mustafa, le directeur des informations de la chaîne, joint par Pauline Le Troquier, nous raconte comment il continue à travailler depuis ce jour.

« Ce matin-là, je n'ai pas pu rentrer dans le bâtiment de la chaîne. J'ai commencé à entendre des tirs. Pendant plus de deux jours, beaucoup de mes collègues sont restés bloqués à l'intérieur.

Depuis, le bâtiment est occupé par les forces d'Hemedti.

Alors, je couvre le conflit depuis chez moi, avec mon téléphone et mes mails, en utilisant un VPN.

Comme moi, les journalistes ne se déplacent plus dans leurs bureaux, car les affrontements sont partout à Khartoum. Dans le centre-ville, au moins dix journaux ont fermé... et plus de 30 radios ont arrêté d'émettre après avoir été bombardées.

Hier, j'ai croisé trois militaires d'Hemedti dehors, ils ont demandé où j'allais et ont pris mon téléphone. Ils ont regardé mes contacts personnels, mes photos, mes vidéos. Je ne leur ai pas dit que j'étais journaliste. Ils pourraient m'arrêter... ou même me tuer ! »

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