La Ligue arabe a appelé mardi 2 mai à un cessez-le-feu inconditionnel et immédiat à Khartoum, suite à sa réunion de deux jours au Caire qui s'est tenu au niveau des délégués permanents. De son côté, l'Arabie saoudite a appelé à une réunion ce mercredi de l'Organisation de la Coordination Islamique (OCI) sur la crise au Soudan. Elle avance sa propre initiative pour une sortie de la crise, ce qui pourrait doubler celle entreprise par l'Igad.
En s'engageant dans les opérations d'évacuation d'étrangers et des humanitaires bloqués au Soudan suite à la crise, l'Arabie saoudite entend redorer son image, terni surtout par la guerre du Yémen et par la question des libertés et des droits de l'homme dans le royaume saoudien.
Riyad cherche avant tout à jouer un rôle régional majeur au Soudan, mais cela semble un peu compliqué, car elle n'est pas neutre sur ce dossier. C'est elle qui a fait impliquer dans la guerre du Yémen, Abdel Fattah al-Burhan et Mohammed Hamdane Dogolo dit Hemedti, les deux généraux soudanais en lutte pour le pouvoir. Riyad est aussi en partie responsable de la situation actuelle à Khartoum, car elle a été « très indulgente » selon les civils soudanais, quand ces deux mêmes généraux les ont exclus du pouvoir, mettant en danger le processus politique.
Vers une réunion à Jeddah ?
Toutefois, l'Arabie saoudite ne cesse de promouvoir son rôle en tant que médiateur. Il est évident que Riyad profite de sa bonne relation avec le chef de l'armée d'Abdel Fattah al-Burhan, et le chef des forces de soutien rapide (FSR), Mohammed Hamdane Dogolo dit Hemedti.
Mardi, le général al-Kabachi, le numéro trois de l'armée soudanaise, n'a pas exclu d'envoyer un représentant dans les deux jours à Jeddah au lieu de Juba, suivant l'initiative de l'Igad : « À Jeddah, nous n'allons parler que de la trêve et de couloirs humanitaires », a-t-il annoncé avant de préciser : « nous n'allons pas nous asseoir avec Hemedti ».
De son côté, l'Union africaine a appelé à « éviter les incohérences d'une action dispersée ». « Notre priorité aujourd'hui, a assuré Moussa Faki, le président de la Commission africaine, est de faire respecter et de prolonger le cessez-le-feu » insistant sur la nécessité de « travailler ensemble ».