L’édition 2023 du Classement mondial de la liberté de la presse établit par Reporter Sans Frontières (Rsf), évalue les conditions d’exercice du journalisme dans 180 pays et territoires. Ce rapport est publié à l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse, le 3 mai.
Selon RSF, il apparaît que la situation est “très grave” dans 31 pays, “difficile” dans 42 et “problématique” dans 55, alors qu’elle est “bonne” ou “plutôt bonne” dans 52 pays. Autrement dit, les conditions d’exercice du journalisme sont mauvaises dans 7 pays sur 10 et satisfaisantes dans seulement 3 pays sur 1.
Au Sénégal, le gendarme de la liberté de presse note des menaces, emprisonnements, discriminations et tortures qui, selon lui, sont les problèmes que les journalistes subissent au quotidien dans l’exercice de leur métier.
Ce 30ème anniversaire de la Journée Internationale de la liberté de la presse, est marqué par les conditions difficiles et défavorables des journalistes en Afrique, pour cause la dégradation de l’environnement politique qui empêche les professionnels des médias de faire leur travail en toute liberté.
Selon RSF, les baisses les plus importantes de l’édition 2023 se trouvent notamment au Sénégal et généralement en Afrique.
Modèle régional jusqu’à il y a peu, le Sénégal (104e) perd 31 places, notamment du fait des poursuites dont ont fait l’objet les journalistes Pape Alé Niang et Pape Ndiaye et de la forte dégradation des conditions sécuritaires des journalistes.
Ceci pour dire que l’environnement médiatique du Sénégal est particulièrement devenu impropice face aux multiples attaques qu’ils reçoivent, engendrer par un système politique jugé tyrannique par bon nombres de Sénégalais.
Cette situation alarmante, fait partie des critères qui font que le journalisme au Sénégal connait un recul énorme dans la mesure où cette liberté de la presse d’antan est sur la voie de la disparition.
Même si l’Afrique enregistre quelques hausses notables, comme celle du Botswana (65e) qui gagne 30 places, l’exercice du journalisme est globalement devenu plus difficile sur le continent où la situation est désormais qualifiée de “difficile” dans près de 40 % des pays (contre 33 % en 2022), souligne le rapport de RSF.
C’est le cas notamment au Burkina Faso (58e), où des chaînes internationales ont été suspendues et des journalistes expulsés et plus généralement de la région du Sahel, qui est en train de devenir une “zone de non-information”, indique le même rapport.
Le continent a été aussi endeuillé par plusieurs assassinats de journalistes, dont celui, récemment, de Martinez Zongo au Cameroun (138e). En effet, ces situations qui gangrènent le monde des médias en Afrique ne peuvent pas les dissuadés à accomplir leur mission, c’est-à-dire être au service de la population et leur fournir des informations justes et vraies. Une mission de service public !
Ce rapport produit par RSF a permis de définir la liberté de la presse comme “la possibilité effective pour les journalistes, en tant qu’individus et en tant que collectifs, de sélectionner, produire et diffuser des informations dans l’intérêt général, indépendamment des interférences politiques, économiques, légales et sociales, et sans menaces pour leur sécurité physique et mentale”.