Au procès du massacre du stade de Conakry, les parties civiles sont entendues depuis le mois de février. Parmi les 11 accusés de la répression qui s'est abattue sur l'opposition le 28 septembre 2009 faisant plus de 150 morts, Moussa Tiegboro Camara a été particulièrement mis en cause au cours des dernières audiences. À l'époque des faits, il était secrétaire d'État chargé de la lutte contre la drogue et le crime organisé.
Dans son récit, face à la cour, Tiegboro s'était donné le beau rôle. En octobre dernier, il avait nié toute participation au massacre, affirmant au contraire avoir sauvé certains leaders : « Monsieur Abdoulaye Bah, savez-vous que votre témoignage bat en brèche l'idée d'un quelconque sauvetage de leaders par le commandant Tiegboro et autres. »
« Matés au stade »
Celui qui remet en cause la version de Tiegboro, c'est Abdoulaye 3 Bah, garde du corps du leader de l'UFDG, Cellou Dalein Diallo à l'époque des faits. Mardi, il était interrogé par les avocats des parties civiles : « Est-ce que les leaders politiques n'avaient pas été matés au stade ? ». « Au stade, il a vu les leaders de l'opposition être roués de coups par les bérets rouges, sous le regard impassible de Moussa Tiegboro Camara », dit-il en pular, pendant qu'un interprète assure la traduction en français.
Confrontations
« Vous avez également déclaré que les hommes de Tiegboro lui obéissaient quand il leur donnait des ordres, oui ou non ? ». Ce à quoi l'ancien responsable a répondu : « Lui seul pouvait sauver tous les leaders et que personne ne soit battu ».
Après les parties civiles, les témoins seront appelés à la barre, viendra ensuite le temps des confrontations. Tiegboro aura l'occasion de répondre à ces accusations.