La semaine dernière, des groupes de jeunes ont fait face aux forces de défense et de sécurité. La répression aurait fait sept morts, selon les Forces Vives de Guinée qui avaient lancé cet appel à la mobilisation dans le grand Conakry pour dénoncer la conduite de la transition par la junte. Le procureur général près la Cour d'appel de Conakry parle de trois morts.
« Pour le moment, il y a trois corps à la morgue de l'hôpital Ignace Deen », a déclaré à RFI le procureur général près la Cour d'appel de Conakry, alors que le chiffre de sept morts avancé par les Forces Vives de Guinée a très vite été rejeté par les autorités.
Yamoussa Conté assure s'appuyer sur le rapport du médecin légiste. Il s'agit de trois jeunes hommes. Amadou Bah avait 16 ans. Ousmane Bah était âgé de 21 ans. Tous les deux ont été tués par balle. Le troisième s'appelle Thierno Ousmane Diallo, il avait 21 ans et il a été mortellement touché par une arme contondante. Le procureur ne s'est pas contenté de fournir un bilan, il a annoncé que le parquet de Dixinn avait été saisi pour l'ouverture d'une enquête.
Le parquet doit s'occuper d'un autre dossier. La semaine dernière, une vidéo avait fait scandale dans le pays. On y voyait un homme en civil armé d'un PMAK (un pistolet mitrailleur kalachnikov, ndlr), circulant à bord d'une voiture sans plaque d'immatriculation. Les images auraient été tournées le 10 mai dernier durant la manifestation, dans le quartier de Cosa. L'homme, en jeans, t-shirt blanc et lunettes de soleil, parle avec des policiers en tenue anti-émeute.
Un suspect a été identifié, selon le procureur général qui a refusé de donner plus de détails. « Le tribunal militaire est saisi, le tribunal d'instance de Dixinn également. Ils ont la charge de conduire le dossier », dit-il simplement. Ce mardi, une nouvelle manifestation des Forces Vives est prévue en Guinée.