Madagascar a accueilli, mercredi 17 mai, le 37e Conseil des ministres de la Commission de l'océan Indien (COI), avec des représentants de Maurice, des Seychelles, des Comores et de la France, organisée au dernier jour de la présidence tournante de l'instance par Antananarivo. Si beaucoup de messages de paix et de fraternité ont été prononcés, le contentieux ouvert entre la France et les Comores dû à l'opération sécuritaire « Wuambushu » à Mayotte était dans tous les esprits... mais le sujet était absent. Certains disent pourtant que la COI pourrait jouer un rôle.
« Le lieu de ces débats n'est pas la COI, a affirmé avec force Dhoihir Doulkhamal, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, chargé de la Diaspora de l'Union des Comores. Au-delà du différend, on continuera le dialogue avec la France pour éviter les conflits justement. Ce dialogue, on ne l'a jamais cessé parce qu'on est condamnés à vivre ensemble, à travailler ensemble pour la paix et la stabilité dans cet archipel. »
La COI, un facilitateur...
La secrétaire d'État française auprès du ministère de l'Europe et des Affaires étrangères Chrysoula Zacharopoulou invoque, elle, la déclaration conjointe des ministres français et comoriens de l'Intérieur et des Affaires étrangères du 9 mai dernier : les deux pays s'y sont engagés à « intensifier » le dialogue entre les deux gouvernements « dans la perspective d'un renforcement de la relation bilatérale et de l'apaisement des tensions ».
« On se base sur ces déclarations. Nos relations avec les Comores sont très bonnes et on continue à travailler ensemble », a-t-elle résumé.
...pas un gendarme !
La COI doit être un facilitateur mais ne peut jouer le rôle de gendarme, souligne de son côté le ministre mauricien des Services financiers et de la bonne gouvernance Mahen Kumar Seeruttun, chargé également des Affaires étrangères.
« À ce stade, je pense qu'il vaudrait mieux laisser aux deux pays de trouver des solutions concrètes et durables, afin que les gens ne soient pas traités de la manière que l'on connaît, poursuit-il. Pour moi, ce que je souhaiterais, c'est que l'on arrive rapidement à une solution durable à ce problème. Dans ce genre d'organisation, on ne peut qu'émettre le souhait que ce genre de conflit soit réglé dans un esprit de fraternité inter-îles. »
Un sujet à traiter de manière bilatérale, donc, mais pour lequel la COI peut apporter son soutien, en cas de besoin, rappelle son secrétaire général Vêlayoudom Marimoutou : « S'il y a une demande des États concernés pour une intervention de la COI, bien sûr, nous le ferons comme nous l'avons fait pour les élections à Madagascar en 2013, lorsque c'était difficile. »
À 1 000 km de là, la journée de mercredi était également marquée par la reprise du trafic maritime entre Mayotte et les Comores ... et la reprise des expulsions, selon l'objectif de l'opération Wuambushu.