Aux Comores, Le Front commun élargi a réuni des centaines de manifestants, le samedi 27 mai, répondant à l'appel de l'opposition visant à dénoncer l'opération Wuambushu qui consiste à détruire des bidonvilles à Mayotte et refouler les Comoriens en situation irrégulière sur l'île. L'opération Wuambushu a débuté en avril dernier, malgré quelques couacs, et a repris, il y a une semaine.
Malgré l'immobilisation, par les forces de l'ordre, de plusieurs véhicules transportant des militants de différentes régions, cela n'a pas découragé les manifestants qui ont poursuivi leur chemin, à pied, pour rejoindre la capitale.
Plusieurs centaines de personnes ont ainsi participé au rassemblement de l'opposition. Cette dernière demande l'arrêt de l'opération Wuambushu et dénonce le comportement du gouvernement en place qu'elle juge flou.
« Il est peut-être temps que le gouvernement clarifie sa position et que l'on sache exactement où il en est. On ne peut pas continuer à entendre ce double discours, à la fois du gouvernement et celui de la préfecture de Mayotte qui, somme toute, sont contradictoires. Aussi, nous demandons à ce que l'on sache exactement ce qui s'est passé », souligne Fahmi Saïd Ibrahim, ancien candidat à la présidentielle de 2019.
Le gouvernement, lui, balaie ces accusations et défend sa position. « Le gouvernement n'a jamais cédé à la question de Mayotte. Au contraire. Le gouvernement a fait des déclarations, a pris des actes politiques, techniques et diplomatiques. Ce qui est dommage, c'est que nous avons pensé que l'opposition était capable de mettre de côté nos divergences politiques pour qu'ensemble, nous soutenions la nation, mais malheureusement ce n'est pas le cas », rétorque Daniel Ali Bandar, secrétaire général du gouvernement
Après la réunion, une marche improvisée a eu lieu, mais elle a été dispersée par les forces de l'ordre qui avaient quadrillé la capitale, depuis le matin.
Des blessés ont été signalés ainsi que des arrestations. Le gouvernement justifie la dispersion de la marche en expliquant que l'opposition avait demandé l'organisation d'un rassemblement, mais pas d'une marche.