Bujumbura — " Nous demandons l'arrêt immédiat des massacres et une plus grande sécurité pour les populations de tout le pays ", affirme l'Union des mouvements et associations laïcs catholiques du Tchad (Umalect, qui regroupe 11 organisations) dans une déclaration à la Conférence épiscopale tchadienne, à l'issue d'une session plénière tenue le 18 mai, au cours de laquelle ont été évoqués les récents massacres dans le Logon oriental, dans le sud du pays.
La dernière en date a eu lieu le 17 mars dans le village de Makate, canton d'Andoum, sous-préfecture de Laramanye, avec un bilan provisoire de 11 morts et 10 blessés. Le 8 mai, 17 personnes, dont un nourrisson, ont été tuées et plusieurs blessées lors de l'assaut d'un village dans la sous-préfecture de Beka.
En soutien aux victimes des massacres dans la province du Logone oriental, un moment de prière a été organisé hier, 19 mai, dans la paroisse Isidore Bakanja de Walia Goré, dans le 9ème arrondissement de N'Djamena,
Les massacres sont généralement décrits comme le résultat d'affrontements entre éleveurs et agriculteurs, mais selon Umalect, ces conflits sont très rares. "Nous sommes en présence d'une instrumentalisation des conflits locaux pour permettre aux étrangers de dominer les autochtones", a indiqué le porte-parole de l'Umalect, Saturnin Kouma Kossi, qui se demande "d'où viennent les armes de guerre régulièrement utilisées par les éleveurs lors des massacres alors que la dernière opération de désarmement remonte à quelques mois?
Le 16 mai, le gouvernement tchadien a annoncé l'assassinat d'une "douzaine de bandits" (qui seraient responsables de certains assauts dans le Logon oriental) en République centrafricaine, lors d'une opération conjointe des armées tchadienne et centrafricaine. Il s'agit d'un développement inattendu étant donné que le Tchad et la République centrafricaine s'accusent mutuellement d'accueillir et de soutenir les mouvements de leurs rébellions respectives à leurs frontières.