Alors que l'armée tchadienne était engagée dans une opération militaire conjointe en Centrafrique, juste en face de la province du Logone oriental - officiellement pour éradiquer les groupes rebelles en train de s'installer dans le nord du pays voisin - une nouvelle attaque qui a fait entre onze et vingt victimes, selon les sources, a eu lieu hier, mercredi 17 mai au matin, tout près de la frontière centrafricaine et pratiquement dans le dos de l'armée tchadienne, au grand désarroi de la population.
Les assaillants ont lancé leur attaque sur le village d'Adoum vers 5h du matin et a été d'une grande barbarie, selon plusieurs témoignages recueillis au téléphone. L'un d'eux parle d'un « véritable massacre » et de « grande cruauté » commis par des hommes en uniforme militaire, sans plus de précisions, en expliquant que dans une maison attaquée ils ont tué atrocement le mari, sa femme et leurs trois enfants dont un bébé d'à peine trois mois.
« Bandits » neutralisés
Au total, ce seraient 26 personnes qui auraient été tuées, sans compter plusieurs autres blessés, assurent ces témoins, tous en colère contre le pouvoir, accusé de ne pas les avoir protégés. Du côté du gouvernement de transition, on se veut rassurant. Le ministre tchadien de la Défense assure que ses hommes se sont tout de suite lancés à la poursuite de ceux qu'ils qualifient de « bandits » et les ont neutralisés. Le général Daoud Yaya Brahim : « Il y a eu des voleurs armés qui sont venus saccager un village tuant onze citoyens. Nous les avons poursuivis avec nos forces de sécurité et nous avons mis la main sur huit voleurs vivants, et avons ramené les boeufs et 6 morts parmi les voleurs. Ce sont des brigands, ce sont des Peuls, des coupeurs de route, qui viennent de la République centrafricaine. »
La population va « souffler »
Le ministre se trouve dans le sud du Tchad pour superviser une opération militaire lancée depuis dimanche contre des bases des « bandits » tchadiens situées dans le nord de la Centrafrique, conjointement avec les soldats centrafricains. Il assure que cette opération qui était un succès a pris fin hier. Ca va permettre à notre population de « souffler », a-t-il ajouté, malgré cette nouvelle attaque.