Des bombardements ont de nouveau frappé Khartoum ce 22 mai 2023, avant l'entrée en vigueur prévue en soirée d'un cessez-le-feu d'une semaine entre l'armée et les paramilitaires pour laisser passer civils et aide humanitaire.
Au Soudan, à quelques heures d'un nouveau cessez-le-feu, les combats continuent dans la capitale, ce 22 mai 2023. La nuit précédente et ce matin encore il y a eu d'importants bombardements dans le centre de Khartoum, et ce alors qu'un septième cessez-le-feu - entre l'armée et les paramilitaires qui se disputent le pouvoir - doit entrer en vigueur à 19h45 en temps universel, soit 21h45 heure locale. Un cessez-le-feu d'une semaine annoncé la veille par les médiateurs américains et saoudiens, après deux semaines de négociations en Arabie saoudite.
Dans un communiqué, les deux camps - le chef de l'armée, le Général al-Burhan et le chef des paramilitaires, le Général Hemedti - ont annoncé vouloir respecter cette trêve. Les précédentes ont toutefois été à chaque fois violées.
La différence est que cette fois-ci, il est prévu un mécanisme de surveillance : un groupe avec les représentants des deux camps, de l'Arabie saoudite et des États-Unis, qui sera chargé de surveiller le respect de ce cessez-le-feu.
En tout cas, de nombreux Soudanais sont dubitatifs. Les quelques personnes contactées ce lundi matin par RFI n'y croient pas : elles disent que cela fait trois jours que les tirs et bombardements sont montés en puissance.
Le représentant de l'ONU au Soudan devant le Conseil de sécurité
Plusieurs d'entre elles ont d'ailleurs quitté Khartoum ces dernières 48h, expliquant que la situation est devenue insupportable : la quasi-totalité des hôpitaux ne fonctionnent plus. Certains quartiers n'ont plus ni eau, ni électricité, et les vivres deviennent de plus en plus difficiles à obtenir.
À cela s'ajoutent des problèmes de sécurité qui s'est détériorée dans la capitale, avec de plus en plus de cambriolages et de pillages.
À noter que le représentant de l'ONU au Soudan, Volker Perthes, est arrivé à New York où il doit présenter un rapport sur la situation dans le pays devant le Conseil de sécurité des Nations Unies ce 22 mai.
C'est clair qu'un cessez-le-feu signé par les deux parties, avec le soutien des partenaires étrangers, que ce soient les Américains ou les Saoudiens, avec la présence de certains acteurs humanitaires pour s'assurer que des couloirs humanitaires vont être ouverts pour permettre aux acteurs humanitaires d'apporter de l'aide mais sans entrave, il y a de l'espoir, et que si jamais cet espoir n'était pas matérialisé, vous comprenez le désarroi que cela va créer. Donc, espérons que chacune des deux parties va respecter ses engagements. Il est temps que les uns et les autres se ressaisissent, arrivent à trouver un compromis pour faire la paix et permettre aux populations soudanaises de vivre en paix. Non seulement si ce n'est pas le cas, les conséquences vont être désastreuses pour le serpent, mais les conséquences pourraient encore l'être davantage pour les pays limitrophes.
Le Sénégalais Abdou Dieng, coordonnateur humanitaire pour le système des Nations Unies et des ONG au Soudan, basé à Port-Soudan