Les représentants de l'armée soudanaise, dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane, et des paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), du général Mohamed Hamdane Daglo, ont accepté un cessez-le-feu d'une semaine, à partir de lundi, ont annoncé samedi dans un communiqué conjoint, les États-Unis et l'Arabie saoudite.
L'accord a été annoncé par le département d'État américain. L'armée soudanaise et les Forces de soutien rapide s'engagent à cesser temporairement les combats. Un cessez-le-feu qui devrait entrer en vigueur ce lundi à partir de 21h45 heure locale.
Selon Washington, les deux parties se sont également engagées à ne pas intensifier leurs affrontements d'ici lundi soir. Elles ont également promis de faciliter l'acheminement et la distribution d'aide humanitaire, et de retirer leurs troupes des hôpitaux et des bâtiments de service public. Des engagements similaires à ceux pris par le passé, mais les précédents cessez-le-feu n'ont jamais vraiment été respectés, ni par l'armée soudanaise, ni par les Forces de soutien rapide.
En annonçant ce nouvel accord, les responsables américains précisent qu'il ne s'agit nullement d'un début de processus ou de négociations politiques. Même s'ils assurent que Riyad et Washington vont poursuivre leurs efforts pour tenter de sortir le Soudan de la crise.
Offensive diplomatique des FSR
Le conflit au Soudan était au coeur d'une offensive diplomatique cette semaine de l'envoyé spécial des Forces de soutien rapide, Yousif Izzat. L'envoyé du général Mohamed Hamdane Daglo dit Hemedti, a visité Juba mercredi, où il s'est entretenu avec le président sud-soudanais Salva Kiir. Dans la foulée, il a rencontré le chef d'État ougandais Yoweri Museveni, selon un communiqué des FSR publié samedi. De telles rencontres ne sont pas du goût du général Abdel Fattah al-Burhan.
Dans le cas du Soudan du Sud, Khartoum a même publié une plainte officielle. Dans une note diplomatique adressée à Juba jeudi, le ministère soudanais des Affaires étrangères a fait part de son désaccord après la visite de l'envoyé spécial des Forces de soutien rapide.
Le général al-Burhan s'inquiète de la partialité du Soudan du Sud, médiateur dans le conflit qui l'oppose aux paramilitaires.
Juba se défend. « Dans une médiation, il faut rencontrer toutes les parties, de manière équilibrée », a insisté le ministère des Affaires étrangères.
Cette visite a permis à Yousif Izzat de rencontrer le président sud-soudanais Salva Kiir et plusieurs représentants de l'organisation régionale IGAD. Au terme de sa rencontre, il s'est dit prêt à prendre part à tous les efforts de Soudan du Sud de favoriser la paix au Soudan. En Ouganda, l'envoyé spécial des Forces de soutien rapide, a également souligné l'engagement des FSR en faveur de la paix.
Du côté du général al-Burhan, le Conseil de souveraineté militaire a vu l'arrivée cette semaine d'un nouveau vice-président, à la place du général Hemedti, démis de ses fonctions. C'est Malik Agar qui lui succède. Cet ancien rebelle, déjà membre du Conseil de souveraineté, est apprécié de la communauté internationale, d'après la presse soudanaise.