Si le Conseil de sécurité n'a pas réussi à se prononcer de manière unie depuis le début de la crise au Soudan, l'ONU a appelé les généraux soudanais en guerre à honorer le cessez-le-feu de sept jours qui a commencé lundi 22 mai au soir. L'envoyé de l'ONU au Soudan, Volker Perthes, a par ailleurs averti que « l'ethnicisation croissante du conflit risque de le prolonger avec des implications pour la région », lors d'une réunion du Conseil de sécurité consacrée au pays.
Volker Perthes le sait : si ce septième cessez-le-feu, accepté sur le papier par les deux généraux soudanais, n'est pas respecté, comme les six précédents, les couloirs humanitaires négociés à Jeddah ne pourront pas se mettre en place, l'aide d'urgence ne parviendra pas à destination, et les civils qui veulent fuir resteront pris au piège.
L'ONU pousse alors l'Union africaine à prendre la main sur le Soudan. Le commissaire de l'UA, Bankole Adeoye, est même intervenu par vidéo au Conseil pour appeler à des efforts concrets pour cesser durablement les hostilités.
L'enjeu se joue sur le long terme. Ces affrontements attisent les conflits latents entre communautés de différentes ethnies, et cela pourrait complexifier et allonger la crise.
Mais les obstacles sont encore nombreux : sur le terrain d'abord, où certaines milices ne sont même pas contrôlées par l'un ou l'autre des camps, ce qui rend la situation plus volatile. Les pays voisins craignent aussi que les arrivées de réfugiés soudanais ne fragilisent encore plus leurs propres situations parfois précaires.
À New York, d'un autre côté, le Conseil de sécurité est divisé et ne parvient pas à trouver une cohésion internationale dont l'ONU aurait besoin.