Afrique: Conflit au Soudan - Les deux parties annoncent une trêve malgré les combats

Au Soudan du Sud, des combats ont été rapportés le jeudi 24 mars dans l’État du Haut-Nil et font craindre une reprise des hostilités entre les deux principaux camps ayant signé l’accord de paix. (Image d'illustration)

Les médiateurs américains et saoudiens ont annoncé avoir obtenu, après deux semaines de négociations en Arabie saoudite, une trêve d'une semaine à compter du 22 mai dans la soirée.

Les deux camps (l'armée et les paramilitaires) qui se disputent le pouvoir au Soudan et qui poursuivent, pour le moment, leurs violents affrontements, ont annoncé par communiqué vouloir respecter la trêve. Un cessez-le feu que l'Organisation des Nations unies (ONU), l'Union africaine et le bloc de l'Afrique de l'Est, l'Igad, ont salué. En plus de cinq semaines de guerre, une dizaine de cessez-le-feu a été promise et aussitôt violée.

Ryad et Washington ont assuré que cette fois « il y aura un mécanisme de surveillance du cessez-le-feu » regroupant des représentants des deux camps, ainsi que des Etats-Unis et de l'Arabie saoudite.

« On ne leur fait pas confiance: à chaque fois, ils annoncent une trêve et reprennent leurs combats aussitôt. Le plus important, ce n'est pas d'annoncer une trêve, mais de la respecter et de garantir des couloirs sécurisés pour la nourriture et l'aide », estiment des habitants au Darfour, la région de l'Ouest du pays la plus meurtrie par les combats avec Khartoum.

« Si la guerre se poursuit, un million de Soudanais supplémentaires pourraient se réfugier dans les pays voisins, qui redoutent une contagion », a averti l'ONU, dont son émissaire au Soudan, Volker Perthes, doit s'adresser le 22 mai au Conseil de sécurité.

Au Vatican, le pape François a appelé « la communauté internationale à ne ménager aucun effort pour alléger les souffrances de la population ».

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Signalons que le Soudan s'est aussi invité au festival de Cannes. Le premier réalisateur soudanais à avoir un film en sélection, Mohamed Kordofani, s'est dit « honoré, fier, heureux, mais aussi coupable » déclarant: « Pendant que je suis sur le tapis rouge, des gens tentent de fuir les bombes ».

Depuis le 15 avril, en effet, la guerre entre l'armée du général Abdel Fattah al-Burhane et les paramilitaires des Forces de soutien rapide du général Mohamed Hamdane Daglo a fait un millier de morts, et plus d'un million de déplacés et de réfugiés.

Les infrastructures ont été très endommagées, selon les humanitaires : la quasi-totalité des hôpitaux de Khartoum et du Darfour ne fonctionnent plus et la plupart des cinq millions d'habitants de la capitale, terrés chez eux pour ceux qui n'ont pas pu fuir, n'ont plus ni eau ni électricité. Les vivres se font de plus en plus rares et la plupart des usines agro-alimentaires ont été détruites ou pillées.

En outre, les humanitaires réclament des couloirs sécurisés pour acheminer médicaments, nourriture et carburant, afin de relancer des services déliquescents depuis des décennies. Le patron de l'action humanitaire de l'ONU, Martin Griffiths, a plaidé pour « la livraison sécurisée d'aide humanitaire », alors que plus de 25 des 45 millions de Soudanais ont besoin d'aide.

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