La Fondation africaine pour la technologie pharmaceutique (APTF), récemment créée, va s'avérer déterminante pour propulser l'Afrique vers la réalisation des Objectifs de développement durable des Nations unies.
Padmashree Gehl Sampath, conseillère principale de la Banque africaine de développement pour les produits pharmaceutiques et la santé, a partagé cette conviction audacieuse, lundi, lors d'une présentation de l'APTF, en amont d'une table ronde organisée au premier jour des Assemblées annuelles 2023 de la Banque africaine de développement, à Charm el-Cheikh.
Soulignant que l'objectif de l'APTF est de favoriser la production pharmaceutique régionale et les capacités d'innovation, elle a expliqué qu'elle vise, non seulement à accroître le développement industriel et à élaborer des politiques de santé solides, mais aussi à renforcer la sécurité sanitaire régionale.
En tant qu'institution indépendante, a-t-elle ajouté, l'APTF améliorera l'accès de l'Afrique aux technologies de fabrication de médicaments, de vaccins et d'autres produits pharmaceutiques.
Le président de la Banque africaine de développement, M. Adesina, a lancé la Fondation pour répondre à la pénurie de vaccins en Afrique, au plus fort de la pandémie de Covid-19, consicent que le continent devait renforcer son niveau de préparation. Mme Gehl Sampath a indiqué que l'APTF aspire à apporter « une juste contribution à la riposte mondiale contre les pandémies et les épidémies », reflétant ainsi une approche coopérative et inclusive.
Les membres du panel ont exprimé un fort soutien à la Fondation, dans leurs contributions. Parmi les intervenants, figuraient Rania Al-Mashat, ministre égyptienne de la Coopération internationale, Bärbel Kofler, gouverneure de la Banque africaine de développement et secrétaire d'État parlementaire allemande, Padmashree Gehl Sampath, conseillère principale pour les produits pharmaceutiques et la santé, Christian Happi, directeur du Centre d'excellence africain pour la génomique des maladies infectieuses, et Markus Berndt, directeur exécutif adjoint de la Banque européenne d'investissement Monde.
La ministre Al-Mashat a fait observer que la sécurité sanitaire est « aussi importante que la sécurité alimentaire ». « Plus nous investissons, plus nous nous rapprochons des Objectifs de développement durable ».
Il est important de tirer les leçons des erreurs du passé et de se préparer à l'inévitable, a déclaré Mme Kofler. « Une nouvelle pandémie va survenir, la question n'est pas de savoir si, mais quand elle va survenir », a-t-elle déclaré. Pour Mme Kofler, les produits pharmaceutiques sont inefficaces, « à moins de franchir le dernier kilomètre et d'atteindre les gens sur le terrain », et c'est précisément ce que l'APTF devrait aider à faire.
Évoquant le fait que l'Afrique dépende largement du Nord pour sa sécurité sanitaire, le professeur Happi s'est interrogé : « Pourquoi ne sommes-nous pas allés au-delà de ce que nous faisons ? » Il a fait valoir que la recherche et le développement doivent être intégrés dans le processus de réflexion africain. « Nous devons passer du statut de consommateurs de connaissances à celui de producteurs de connaissances. C'est en cela que je pense que l'APTF est crucial », a-t-il ajouté.
M. Berndt, qui s'est joint au débat par vidéoconférence, a salué la Banque africaine de développement pour avoir créé l'APTF, avant de déclarer que la sécurité sanitaire à long terme s'avère essentielle à la croissance économique. « Nous partageons les mêmes objectifs et pensons de la même manière », a-t-il déclaré, ajoutant : « ensemble, nous pouvons concevoir des projets qui sont à la fois compétitifs et viables ».
Dans son allocution de bienvenue, le président de la Banque, M. Adesina, a souligné les dures réalités que la Covid-19 a révélées : « Au début de la pandémie, l'Afrique n'avait pas la capacité de tester le virus, ni de fabriquer des produits de base comme des équipements de protection individuelle. Il n'y avait aucune capacité de production de vaccins ».
M. Adesina a souligné l'inégalité dans l'accès aux vaccins. « Alors que le reste du monde développé avait accès aux deuxièmes et troisièmes doses des vaccins contre la Covid-19, plus d'un milliard de personnes en Afrique n'avaient pas accès à une première dose de base », a-t-il fait remarquer.
L'APTF représente un engagement collectif en faveur de l'autosuffisance dans le secteur pharmaceutique, a déclaré M. Adesina. « La Fondation est un gage - le gage que notre continent aura accès aux technologies dont il a besoin pour produire ses propres médicaments, vaccins et autres produits pharmaceutiques », a indiqué le dirigeant de la Banque.
Les Assemblées annuelles de la Banque africaine de développement, qui se déroulent sur cinq jours, ont débuté lundi 22 mai 2023, sur le thème « Mobiliser les financements du secteur privé en faveur du climat et de la croissance verte en Afrique. » L'événement rassemble des délégations des 81 pays membres.
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