À la veille du début officiel de la visite d'État du président Félix Tshisekedi en Chine, les autorités congolaises attendent de refonder le partenariat avec Pékin, mis à mal par le contrat gigantesque surnommé « mines contre infrastructures » signé en 2008.
Signé sous la présidence de Joseph Kabila, le contrat entre Kinshasa et Pékin prévoyait plus de 6 milliards de dollars d'investissements chinois en échange d'accès aux mines de cobalt et de cuivre. Quinze ans après, les résultats attendus n'ont pas été au rendez-vous. Les autorités congolaises veulent donc renégocier.
D'après un document consulté par RFI et à la suite des révélations de Reuters, la délégation congolaise à Pékin veut rééquilibrer les actions de la Sicomines (Sino-conglaise des mines), cette coentreprise montée avec la société publique congolaise Gécamines et le Groupement d'entreprises chinoises (GEC). Kinshasa veut passer de 32% de parts détenues actuellement par la Gécamines à 60% plus 10% « non diluables » de parts pour l'État congolais, soit 70% pour la partie congolaise. La part du GEC passerait minoritaire.
Garanties sur la gouvernance
Kinshasa veut également des garanties sur la gouvernance future : « mettre fin au rôle de figurant des mandataires de la Gécamines », faire un audit technique et financier de la Sicomines, mettre en place des mécanismes de contrôle sur les sites de production, mais aussi solder le financement des travaux d'infrastructures pour 1, 5 milliards de dollars par une ligne de crédit « gérée par la partie congolaise » et que la Sicomines assure aussi la réalisation d'infrastructures à hauteur de 667 millions de dollars.
La partie congolaise écrit également que 40% de l'enveloppe liée aux infrastructures doit revenir à ses entreprises. Une renégociation en vue des contrats chinois jugée « totalement inopportune et dangereuse » à quelques mois des élections générales, d'après des membres de la société civile contactés par RFI.