À Zagora, l'or bleu en abondance fait jaillir de nouvelles perspectives

26 Mai 2023
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African Development Bank (Abidjan)
communiqué de presse

Au sud de l'Atlas marocain, le Drâa serpente à travers de luxuriantes palmeraies avant de s'effacer dans les dunes du Sahara. La vallée du plus long fleuve du royaume, qui abrite une des plus belles oasis du pays, possède un patrimoine culturel unique, avec ses casbahs en pisé et ses anciens ksours berbères. Parmi ces trésors architecturaux, la casbah Caïd Ali, bâtie au XVIIIe siècle, est inscrite au patrimoine national.

À un jet de pierre, la ville d'Agdez, au pied du Jbel Kissane, surplombe l'oued, son immense palmeraie et ses dattiers, dont le fruit est surnommé « l'or brun du désert ». Ici, la montagne ocre décline ses belles couleurs au coucher du soleil. Plus loin, Zagora, chef-lieu de la province et carrefour commercial, rappelle qu'elle était jadis une étape sur la route des caravanes chargées de sel et d'or en provenance de Tombouctou.

Pour autant, ce sublime décor de carte postale ne peut faire oublier une préoccupation majeure : les ressources en eau sont affectées par une sécheresse inédite qui menace le bien-être des habitants de la province. Les effets du changement climatique, qui n'épargnent aucun continent, ont asséché les nappes phréatiques du Royaume. La question du stress hydrique est alors devenue un enjeu national. Face à cette crise, le Maroc a déployé une politique d'envergure pour contrer ses effets potentiellement dévastateurs notamment sur l'agriculture, pilier de l'économie du pays.

« La plupart des puits sont à sec, et la sécheresse persiste. Sans eau, pas de travail. Si la situation venait à se dégrader, je serais obligé de me séparer de mes cinq employés », s'inquiète Abdelmajid Kalb El Jamal, gérant du riad Dar Amazir dans la commune d'Agdez.

Dans cette province, l'État a pris les devants en lançant, en 2016, la construction du barrage d'Agdez. Financée pour plus de 60 millions d'euros par la Banque africaine de développement, l'infrastructure comprend une station de traitement d'eau, d'un débit de 250 litres par seconde. Plus de 125 kilomètres de conduites d'eau potable devraient permettre de desservir, dans quelques semaines, les villes d'Agdez, à 27 kilomètres du barrage, et Zagora située à 125 kilomètres.

Le renforcement de l'alimentation en eau potable de la province de Zagora à partir du barrage d'Agdez s'inscrit dans un soutien plus large de la Banque africaine de développement au Projet de pérennisation et de sécurisation de l'accès à l'eau au Maroc.

Ce projet permettra de sécuriser l'approvisionnement en eau potable pour plus de 300 000 habitants. En améliorant la résilience climatique et économique de la région, il apportera un soutien précieux au tourisme, aux productions des coopératives et d'artisanat traditionnel, tout en contribuant à préserver le patrimoine local.

De quoi rassurer le gérant du riad Dar Amazir. « Aujourd'hui, je suis plus serein. Avec la garantie d'avoir une eau potable abondante, j'arrive à me projeter. Je pense recruter quatre employés supplémentaires, en particulier un guide touristique et des accompagnateurs pour les randonnées dans le désert. Et désormais, sans aucun doute, je serai en mesure de répondre favorablement aux demandes des agences de voyage pour assurer des séjours plus longs avec une pension complète proposée au riad », assure-t-il avec satisfaction.

S'il table sur une hausse de 15 % de son chiffre d'affaires à moyen terme, Abdelmajid espère dégager suffisamment de ressources pour contribuer à la préservation du patrimoine culturel exceptionnel de la vallée du Drâa, notamment de la casbah du Caïd Ali, dont les jeux de lumière naturelle qui éclairent les différentes salles font le bonheur des touristes et dont le toit-terrasse offre une vue panoramique sans pareil sur l'oasis voisine.

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