Afrique de l'Est: Fuyant le conflit au Soudan, des milliers d'étudiants Sud-Soudanais sont coincés à la frontière

Pieds de bébé (photo d'archive)

Depuis le début des affrontements au Soudan le 15 avril, plus de 72 000 Sud-Soudanais ont été forcés de quitter notamment Khartoum de façon prématurée. Dans leur grande majorité, ils traversent la frontière avec l'État du Haut-Nil au nord-est du Soudan du Sud et arrivent dans la petite ville de Renk, située au bord du Nil. Mais dû au manque de transports, des dizaines de milliers se retrouvent coincés sur place, la capitale Juba ou d'autres localités dans le pays. Et parmi eux, des étudiants dont les projets sont remis en cause par le conflit.

Au port de Renk, Bolis David campe avec sa famille depuis plusieurs jours dans l'attente d'un bateau pour Malakal. Le jeune de 20 ans était scolarisé au Soudan depuis 2014.

« Je voulais d'abord obtenir un diplôme universitaire et revenir après mes études au Soudan du Sud, trouver un travail et subvenir à mes besoins, détaille-t-il. Depuis Khartoum, je voulais aller étudier la médecine au Caire. Mais à cause de la crise, j'ai été forcé de venir ici et de changer mes plans. Je veux aller à Malakal puis rejoindre l'université à Juba. »

Charles Williams, un étudiant Sud-Soudanais de 25 ans, a passé presque toute sa vie à Khartoum. Au centre de transit, sous la chaleur accablante, les jours lui semblent interminables. « Ici, nous vivons dans de très mauvaises conditions. Il n'y a pas assez de nourriture et d'eau, les enfants et les femmes souffrent. On nous traite comme des animaux, nous perdons le sens de notre humanité, déplore-t-il. Quand j'étais à Khartoum j'étais étudiant et j'avais des ambitions. Si seulement le gouvernement pouvait s'occuper de nous, je pourrais poursuivre mes rêves. »

Yoanis Padiet Tor dirige l'agence humanitaire gouvernementale dans l'État du Haut-Nil. Il reconnaît que l'aide est insuffisante : « Ils perdent espoir, car ils attendent leur transport vers leur destination finale et n'ont rien, les services manquent. »

Pour éviter la création de camps permanents à Renk, l'aide humanitaire a en effet été limitée aux plus vulnérables.

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