Centrafrique: Le président Touadéra annonce un référendum constitutionnel

Le président centrafricain Faustin-Archange Touadéra, le 17 septembre 2021 à Bangui.

Faustin-Archange Touadéra va convoquer un référendum constitutionnel. Le président centrafricain l'a annoncé dans un message à la nation, mis en ligne ce mardi après-midi 30 mai. Le chef de l'État dit avoir consulté le président de l'Assemblée nationale et celui de la Cour constitutionnelle. En revanche, il n'a pas indiqué de date pour la consultation, ni quel texte sera présenté.

Faustin-Archange Touadéra assure avoir « observé scrupuleusement » la loi fondamentale de 2016 sur laquelle il a deux fois prêté serment. Toutefois, selon lui, la Constitution actuelle « comporte des dispositions qui pourraient compromettre le développement » du pays.

Une « majorité » de Centrafricains la trouve « insuffisante », « elle n'affirme pas clairement la souveraineté de l'État ni l'indépendance nationale » ajoute-t-il, soulignant les mobilisations pro-référendum organisées ces derniers mois par des groupes proches du pouvoir. Une nouvelle manifestation était d'ailleurs annoncée pour mercredi 31 mai.

Selon lui, ce référendum entre dans le cadre de « la réforme profonde de l'État » qu'il avait promis lors de la campagne présidentielle de 2020, et va « améliorer le fonctionnement régulier des institutions en mettant plus d'accent sur la transparence et la redevabilité ».

La question a donné lieu à plusieurs mois de bras de fer juridique. En septembre 2022, la Cour constitutionnelle avait annulé le décret créant un comité de rédaction d'une nouvelle Constitution. La présidente de l'institution, Danièle Darlan, avait été mise à la retraite d'office et fin janvier 2023, la Cour avait validé la loi encadrant l'organisation des référendums.

Les adversaires de Faustin-Archange Touadéra affirment que cette réforme ne vise qu'à faire sauter la limitation à deux mandats présidentiels inscrite dans le texte de 2016. Dans son message à la nation, le président centrafricain répond qu'il « ne s'agit pas d'une volonté d'empêcher l'alternance politique ».

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